Hans Burgkmair

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre allemand (Augsbourg  1473  – id.  1531).

Principale figure du groupe des artistes " italianisants " de l'école d'Augsbourg, Hans Burgkmair a joué dans cette ville le même rôle que Dürer à Nuremberg : il est l'un des premiers à avoir introduit au nord des Alpes les conceptions artistiques de la Renaissance. Formé par son père, Thomas Burgkmair, il poursuit son apprentissage auprès de Schongauer, à Colmar, v. 1488, puis se rend, quelques années plus tard, en Italie. Admis dans la gilde des peintres d'Augsbourg en 1498, c'est à lui — ainsi qu'à Hans Holbein l'Ancien — que les dominicaines du couvent de Sainte-Catherine font appel pour peindre le cycle des basiliques de Rome (Basilique Saint-Pierre, 1501 ; Basilique Saint-Jean-de-Latran, 1502 ; Basilique Sainte-Croix, 1504 ; musée d'Augsbourg). De nouveau en Italie entre 1506 et 1508, Hans Burgkmair séjourne à Venise et à Milan.

L'influence de la peinture italienne s'affirme dès lors de plus en plus dans son œuvre, que ce soit dans le modelé presque léonardesque, la lumière chaude et dorée des deux Vierges à l'Enfant (1509-10, musée de Nuremberg) ou dans la riche architecture Renaissance de son Retable de tous les saints (1507, musée d'Augsbourg). Au retour de son voyage en Italie, l'artiste se consacre un temps presque exclusivement à la gravure sur bois, puis, v. 1518-19, exécute deux retables importants : Saint Jean l'Évangéliste à Patmos et la Crucifixion (Munich, Alte Pin.), où l'ampleur et la monumentalité de certaines figures s'allient à la beauté des paysages.

Les dernières créations de Burgkmair révèlent, toutefois, l'abandon de cette mise en scène dramatique mais sobre et le retour à une composition plus touffue (Esther devant Assuérus, 1528, Munich, Alte Pin.).

Si, dans le domaine du portrait, Burgkmair semble avoir peu produit — l'étrange et macabre Portrait de l'artiste et de sa femme (1529, Vienne, K. M.) est maintenant donné à Furtnagel —, en revanche il eut une activité non négligeable comme graveur. Au service de Maximilien Ier, il exécuta de nombreux dessins destinés à la gravure, parmi lesquels la longue suite du Triomphe (135 planches, gravées par divers artistes, 1515-1519, mais seulement publiées en 1796) est un véritable monument à la gloire impériale. Parmi ses nombreux bois gravés, mentionnons également un exceptionnel Saint Georges. Outre ses gravures pour la Généalogie, le Weiss Kunig et le Theuerdank, il convient d'accorder une mention spéciale au célèbre clair-obscur qu'est la Mort étrangleuse, d'une violence et d'une recherche d'expression qui rangent l'artiste parmi les meilleurs graveurs de son temps.