Stanley Brouwn
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Artiste néerlandais (Paramaribo, Surinam, 1935).
L'ensemble de l'œuvre de Brouwn est basé sur les distances de marche et les mesures de distance, travaillées dans leurs relations suivant une structure logique totale. Artiste autodidacte, ses premiers travaux réalisés en 1960-61, Pas de piétons sur le papier, consistent en la présentation de feuilles de papier portant une ou plusieurs empreintes de pieds, traces laissées par des passants et exprimant leur présence ainsi que leurs relations mutuelles. Le thème de la distance de marche forme la base de la série This way brown (Berlin, gal. Block, 1964).
Dépassant l'expérience pratique, présente dans ses œuvres (Pas de piétons sur le papier), l'artiste commence à développer les marches programmées, modèles abstraits, dans lesquelles les distances sont fractionnées en segments (Une marche de a à b ; b à c ; a à b, etc. [100 x], 1962).
Au cours des années 1970, Brouwn développe les systèmes de représentation des mesures et des relations entre mesure et distance, soit sous forme de représentation de lignes sur des feuilles (Un pas [4 x] 1971), soit par des systèmes de fiches, choisies pour leur capacité à donner une lisibilité optimale des distances grâce au caractère standardisé et systématique du support fiche (Un pas [1 000 x] 1972 exposé à la gal. Art and Project, Amsterdam, 1972). À partir de 1976, c'est le papier qui devient lui-même instrument de mesure autonome. En 1980, l'œuvre 1 m, 1 m, 1 pas, 1 distance, 1 pas, 1980 (Polyester : 5 barres de mesure) assemble pour la première fois l'ensemble des possibilités utilisées dans des œuvres antérieures pour construire les distances par des éléments constructifs particuliers, indiquant clairement par leurs relations l'ambiguïté de chaque élément, à la fois distance et unité de mesure. En 1982, Brouwn applique son système de mesure-distance sur une longueur de 15,97 mètres, dimension du mur le plus long du pavillon néerlandais de la Biennale de Venise, marqué par seize barres de métal. Exposée en 1971 au Stedelijk Museum d'Amsterdam, en 1977 à la Kunsthalle de Bâle et en 1981 au Van Abbemuseum d'Eindhoven, son œuvre est bien représentée dans cette institution.