Brice Marden
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre américain (New York, 1938).
Après une période expressionniste, Brice Marden, vers 1963, commence à systématiser sa pratique, tendant à une abstraction plus géométrique, redevable de l'œuvre des grands maîtres des années 50 (Reinhardt, Newman, Rothko et surtout Kline). Depuis lors, poursuivant la même démarche, il produit des tableaux fondés, à l'exception des monochromes (Private Tille, 1966, New York Guggenheim Museum), sur le principe de la division de la surface en larges plages de couleur (mélange de peinture à l'huile et à la cire) horizontales ou verticales (Red Yellow Blue Painting 1, 1974, Buffalo, Albright-Knox Art Gallery). Diptyques ou triptyques, les toiles de Marden (dont les bords, souvent non peints, renvoient au processus pictural) reposent sur un jeu de contradictions entre une structuration rigoureuse par zones et une matière sensuelle et subtile (Red, Yellow, Blue III, 1974 ; Join, 1973, musée de Grenoble ; Thira, 1979-80, Paris, M. N. A. M.).
Marden se révèle également un excellent dessinateur. La ligne, qui n'a pas lieu d'être dans ses tableaux jusqu'en 1985, foisonne dans ses dessins en ramifications sombres qui assurent le recouvrement total de la surface du papier comme dans les Suicide Notes de 1978. Ses œuvres après 1985 évacuent l'austérité de ses monochromes au profit d'un large graphisme envahissant la toile (Blue Horizontal, 1987). Dans le domaine du dessin, la nature et la calligraphie chinoise inspirent l'artiste (Cold Mountain Series, Zen Studies, 1990). Une rétrospective a été consacrée à Marden (M. A. M. de la ville de Paris) en 1992.