Boullogne ou Boullongue ou Boulogne
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Famille de peintres français.
Louis le Père ou le Vieux (Paris 1609 – id. 1674) fut l'élève de Jacques Blanchard, se lia en Italie avec Sébastien Bourdon, travailla au Louvre, à Versailles, dans de nombreux hôtels parisiens et fut l'un des fondateurs de l'Académie. Il a peint plusieurs mays de Notre-Dame, dont celui de 1657 (la Décollation de saint Paul, Louvre). Il a gravé un Livre de portraiture (1648) et d'admirables planches religieuses.
Son fils Bon (Paris 1649 – id. 1717) fut son élève. Il passa cinq années (1670-1675) à l'Académie de France à Rome, où il admira et copia Raphaël, Corrège, les Carrache et leurs élèves. À son retour, il est reçu à l'Académie (1677). Employé par Le Brun à Versailles, il devient rapidement un des peintres les plus en vue. Son activité se partage entre commandes royales et travaux parisiens. Il orne de tableaux l'église Notre-Dame de Versailles (v. 1686), le Grand Trianon (Toilette de Vénus, 1688 ; Junon et Flore, 1701, remis en place), la Ménagerie, Meudon (Bacchus, Vénus et Cérès, 1701, Louvre). Ses nombreux tableaux destinés aux églises parisiennes sont pour la plupart perdus, sauf, par exemple, l'Adoration des mages (auj. à Lyon, église Saint-Just). Grand décorateur, il participe, à partir de 1702, aux travaux de l'église des Invalides (chapelles Saint-Amboise et Saint-Jérôme), puis de la chapelle de Versailles. Il avait également peint des plafonds au Palais de Justice, au couvent des Célestins, à la Comédie-Française. Son atelier était le plus fréquenté du temps (Raoux, Santerre, Bertin, Cazes), et il fut l'un des premiers à préconiser l'étude aussi des maîtres flamands et hollandais. Avec son frère Louis, il joue un rôle dans l'assouplissement du style de la peinture française à la fin du xviie s. en utilisant la leçon de Corrège, de Dominiquin et de l'Albane, auxquels il doit beaucoup.
Louis (Paris 1654 – id. 1733) lui succède en 1673 à l'Académie de France à Rome, où il copie également Raphaël. Dès son retour il est employé à Versailles avec son frère. Reçu à l'Académie en 1681 (Auguste ordonne de fermer les portes du temple de Janus, musée d'Amiens), Louis travaille aux côtés de Bon, dans un style analogue. Pour le roi, il exécute plusieurs tableaux au Grand Trianon (5 en place), à Marly, à Fontainebleau (Minerve, en place), à Meudon (1701, toiles au Mobilier national et au musée de Saint-Étienne). Il travaille également à l'église des Invalides (chapelle Saint-Augustin) et à la chapelle de Versailles (chapelle de la Vierge, 1709). Quelques-uns de ses tableaux religieux sont conservés, notamment une Visitation (1688, Greenville, South Carolina, Bob Jones University), l'Hémorroïsse peinte en 1695 pour les Chartreux (musée de Rennes), plusieurs toiles dans l'église de Chantilly. Chargé d'honneurs à la fin de sa vie, il est nommé en 1724 premier peintre du roi et anobli. Il fut grand dessinateur (une belle série au Louvre). Il convient de distinguer sa peinture religieuse, d'inspiration encore classique, dérivée de la peinture bolonaise (ses grands tableaux de 1715 pour Notre-Dame : par exemple, le Repos pendant la fuite en Égypte, musée d'Arras ou la Présentation au Temple, Louvre) et son œuvre mythologique, dont la grâce un peu langoureuse est déjà rococo (Repos et Chasse de Diane, 1710, musée de Tours).