Giuseppe Bazzani

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Mantoue 1690  – id. 1769).

Nourri des exemples laissés à Mantoue par Giulio Romano, Véronèse, les Bassan, Rubens, Van Dyck et Fetti, Bazzani fut l'élève de Giovanni Canti, mais eut en fait pour véritables maîtres Maffei et Magnasco. Si sa forte personnalité s'affirme déjà dans le Chemin de croix qu'il peignit à l'âge de douze ans pour l'église S. Barnaba de Mantoue, ce n'est qu'à partir de 1737, date du Baptême du Christ de l'église de S. Giovanni del Dosso, qu'il est en pleine possession de sa manière si personnelle. Sa production est essentiellement consacrée aux tableaux religieux et en majeure partie encore conservée dans les églises de la région (S. Maurizio, S. Maria della Carità de Mantoue ; églises de Borgoforte et de Castel Goffredo) ainsi que dans les coll. part. et au Palais ducal de Mantoue. Mais il faut également citer les ensembles décoratifs sur des sujets profanes du palais d'Arco (Histoire d'Alexandre) et du palais Cavriani à Mantoue, et signaler que les musées de Copenhague, de Stockholm, de Dublin, de Springfield, de Washington, de Vienne ainsi que l'Accademia de Venise et le Louvre conservent d'importantes toiles de l'artiste. Allongeant les figures, zébrées par des éclairs de lumière (Baiser de Judas, musée de Springfield, Mass.), Bazzani obtient, sans beaucoup renouveler ses effets, une atmosphère de drame et d'émotion qui apparente ses toiles à celles, plus tragiques, du Vénitien Bencovich. Les gestes des mains, les attitudes des figures, fréquemment placées dans un décor architectural démesuré (Massacre des Innocents, Copenhague, S. M. f. K.), en font l'émule des meilleurs peintres baroques autrichiens.