Ballets suédois

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

En 1920, le Suédois Rolf de Maré (1888-1964) et le chorégraphe Jean Börlin (1893-1930) ont engagé les danseurs de l'Opéra royal de Suède et fondé la compagnie des Ballets suédois, renouvelant ainsi l'expérience de Diaghilev onze ans auparavant. Pour son premier spectacle, Maré reprit à la Comédie des Champs-Elysées Jeux de Debussy, créé en 1913 par Diaghilev. Après l'Homme et son désir (1921), poème de Claudel dansé sur une musique de Darius Milhaud, Jean Cocteau, comme il l'avait déjà fait pour Diaghilev avec Parade (1917), fournit à Rolf de Maré un spectacle total qui réunit les grands noms de l'art contemporain : les Mariés de la tour Eiffel, avec une musique de Germaine Tailleferre, Georges Auric, Arthur Honegger, Darius Milhaud, Francis Poulenc ; les costumes et les masques étaient de Jean Hugo, les décors d'Irène Lagut. Dans la Création du monde de Darius Milhaud (1923), Fernand Léger fournit le décor monumental et les costumes, et Blaise Cendrars l'argument. Vient ensuite Within the Quota (1923), où la musique populaire américaine de Cole Porter sert un argument américain dans des décors de Gerald Murphy, qui anticipent sur l'esthétique du pop art et les recherches de Bob Wilson. Maré fera appel aussi à Giorgio De Chirico. L'art des Ballets suédois atteignit son apogée dans Relâche (1924), " ballet instantanéiste en deux actes et un entracte cinématographique et la queue du chien ". L'argument et les décors étaient de Francis Picabia, la musique d'Erik Satie, l'entracte de René Clair, qui avait réalisé pour l'occasion un film d'esprit dadaïste. Relâche fut la dernière création de cette compagnie.