Antonio Calderara

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre italien (Abbjategrasso, Lombardie, 1903  – Vacciago, lac d'Orta, Novaro, 1978).

Dès 1915, Calderara exécute des paysages représentant le lac d'Orta. Tout de suite, ses tableaux (des natures mortes, des portraits, quelques scènes de genre, des tableaux religieux et surtout des paysages) présentent des formes stylisées, une construction rigoureuse et une palette colorée réduite. Les sujets sont traités de façon intimiste, très souvent dans de petits formats (la Fenêtre, 1935 ; l'Île de San Giulio au lac d'Orta, 1934), et certains ne sont pas sans rapport avec le " réalisme magique " (Carmella, 1937, qui frappe par le côté linéaire de sa forme). Ses œuvres rencontrent alors beaucoup de succès. Autour de 1950, ses natures mortes et ses portraits, qui jouent sur des constructions très simples et un sfumato généralisé, ont plus que jamais à voir avec l'esthétique du Bolonais Giorgio Morandi. En revenant sans cesse sur les mêmes thèmes, le lac d'Orta, l'architecture de ses villages, la lumière et la brume, dans un processus identique à celui qu'a connu Mondrian de 1912 à 1914, Calderara va, à la fin des années 50, parvenir à l'Abstraction. Ses œuvres sont alors caractérisées par l'épuration de la forme, de la couleur et de la structure.

Calderara est devenu un peintre abstrait à l'âge de 56 ans et ses œuvres vont alors prendre place dans la tendance de l'Art concret, avec lequel elles présentent de nombreux points communs.

À partir de 1959, ses peintures à l'huile et ses aquarelles intitulées de manière significative " Spazio Luce ", montrent dans un format souvent carré des compositions sur l'horizontale et la verticale. La palette quasi monochrome traduit la lumière et un espace tout en nuance où dominent l'ordre et le silence. Ses dernières œuvres, la série des Épigrammes, des Lettres d'un convalescent, à partir de 1975, ne sont pas sans évoquer l'art de Bart Van der Leck. Calderara, dont les œuvres sont conservées dans de très nombreux musées et collections privées italiennes, a eu une exposition personnelle au Stedelijk Museum en 1977, puis après sa mort au Kunstverein de Düsseldorf et au musée Wilhem-Hack de Ludwigshafen en 1981-82.

En France, il est représenté au musée de Grenoble. Calderara a été qualifié de " Morandi de la peinture concrète ". Une exposition a été consacrée à Claderara (Gênes, Villa Croce) en 1996.