Antoni Clavé
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre espagnol (Barcelone 1913-Saint-Tropez 2005).
Il bénéficie de l'enseignement des cours du soir de l'École des beaux-arts de Barcelone de 1926 à 1932. Peintre et décorateur, il travaille pour le cinéma et la publicité. En 1937, il s'engage dans l'armée de la République, puis, après la victoire des nationalistes en 1939 émigre en France. Ses premiers travaux témoignent de son intérêt pour les collages cubistes. Il expérimente divers papiers (papier peint, carton). En 1939, il réalise à Paris ses premières lithographies. Il y demeure le temps de la Seconde Guerre mondiale, y expose pour la première fois en 1942 (gal. Castelucho), l'année de sa rencontre avec Picasso. Jusqu'à la fin des années 50, des thèmes classiques — intérieurs et portraits — dominent l'œuvre. Son expérience des arts graphiques le conduit, à partir de 1959-60, vers l'abstraction. Elle lui permet également de développer son goût pour la matérialité de la peinture et pour des supports diversifiés (aluminium, tissu peint, teint ou imprimé, journaux). À plusieurs reprises, il utilise la technique de l'empreinte : la Main (1960-1964), Souvenir de l'année 28 (1968), À Saint-John Perse (1977). Clavé est l'auteur de reliefs en bronze (Trois Visages, 1966), d'assemblages et de sculptures en plomb (Armoire bleue, 1962) qui le rapprochent de l'Art brut.
L'œuvre de Clavé est connu en Europe depuis la fin des années 40 (Anglo — French Art Center, Londres, 1947 ; gal. Obelisco, Rome 1951 ; gal. Drouant David, Paris 1953). Il obtient une reconnaissance internationale dès 1961, date à laquelle le musée Rath de Genève lui consacre une première rétrospective. Les Instrumentos Extranos sont présentés Sala Gaspar en 1977, au centre Georges-Pompidou à Paris en 1978. Une centaine d'œuvres de Clavé sont exposées dans le pavillon espagnol lors de la Biennale de Venise de 1984. L'artiste n'aura de cesse de diversifier les techniques : " Tapicerias — Assemblages " exposés en 1964 par le musée d'Art moderne de Bilbao, eaux-fortes et aquatintes réalisées en Provence en 1965, " gaufrages " sur aluminium en 1972, papiers et toiles froissées ou plissées (Toile froissée sur fond noir, 1978), collages (Howard Street, 1989). Il est l'auteur de nombreux décors pour le ballet (notamment pour Roland Petit) et pour le cinéma.
Ses œuvres sont présentes dans les collections du M. E. A. C. de Madrid, de la Fundació Caixa de Pensions de Barcelone, du M. A. M. de la Ville de Paris et des musées de Genève, Boston, São Paulo.