Anton Räderscheidt
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre allemand (Cologne 1892 – id. 1970).
De 1910 à 1914, Räderscheidt étudie à l'école des Arts appliqués de Cologne et à l'école des Beaux-Arts de Düsseldorf. Au retour de la guerre, en 1919, il enseigne le dessin à Cologne, rencontre Ernst, Hoerle et Freundlich au sein du groupe Lunari et fonde les groupes Stupid et Progressiver Künstler. Ses premières figures géométriques traduisent l'influence de De Chirico et de Carra, dont il connaît les œuvres à travers la revue Valori Plastici. En 1925, certaines de ses œuvres sont présentées à l'exposition de la Nouvelle Objectivité organisée par la Kunsthalle de Mannheim. En 1926, la galerie Dr Becker et Neuman lui consacre à Cologne sa première exposition personnelle. En 1934, quittant l'Allemagne pour la France, il expose au Salon des surindépendants. Interné en 1940, il s'enfuit dans le sud de la France puis en Suisse. De retour à Cologne en 1949, la peinture abstraite retient désormais son attention. Dès 1921, ses œuvres évoquent le thème de la solitude et de la rencontre manquée (la Rencontre, 1921 ; Jeune couple, 1922). Ses modèles ont l'apparence de silhouettes solitaires, éloignées du monde, distantes également des êtres qui les frôlent. À partir de 1925, le peintre privilégie la représentation de la femme nue s'exerçant aux barres parallèles ou disputant une partie de tennis, indifférente au regard de l'homme à l'allure chaplinesque (Joueuse de tennis, 1926, Munich, Neue Pin). Ses autoportraits (Autoportrait avec femme, 1923, Cologne, Wallraf Richartz Museum, et Autoportrait, 1928) semblent s'inspirer de l'image que le photographe A. Sander a saisie de lui dans une rue déserte. Beaucoup de ses œuvres ont disparu.