André Corneille Lens

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre flamand (Anvers 1739  – Bruxelles 1822).

Peintre d'histoire et portraitiste, fils du peintre de fleurs Cornelis Lens, élève de Karel Ykens et de Balthazar Beschey, Lens fut l'initiateur en Belgique du Néo-Classicisme — " le régénérateur de la peinture en Belgique " — et tint un rôle analogue à celui de David en France. Professeur à l'Académie d'Anvers en 1763, peintre de Charles de Lorraine en 1764, il résida à Rome de 1764 à 1768, où il adopta les théories du Néo-Classicisme, prôné par Winckelmann et Mengs. De retour en Flandre, Lens fut à l'origine de la suppression, le 20 mars 1773, des gildes de Saint-Luc, toutes-puissantes, auxquelles les artistes étaient soumis depuis le Moyen Âge. Il se fixa à Bruxelles en 1781 et dirigea les travaux de décoration du château de Schoenenberg à Laeken. Théoricien, il publia un recueil des Costumes des peuples dans l'Antiquité (1776) et un Traité du bon goût : la beauté de la peinture (1781). Son importance fut tout particulièrement reconnue en Europe centrale. L'empereur Joseph II lui offrit en 1781 la direction de l'Académie des beaux-arts de Vienne, que l'artiste refusa.

Ses compositions mythologiques conventionnelles (Hercule protégeant la Muse des Beaux-Arts contre la jalousie et l'ignorance, musée d'Anvers ; Ariane consolée par Bacchus, Bruxelles, M. R. B. A.), la froideur de ses portraits (l'Empereur François II, Bruxelles, hôtel de ville) incarnent le Néo-Classicisme belge, qu'enrichira l'influence de David en exil à Bruxelles.