André Beaudin
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre français (Mennecy, Essonne, 1895 – Paris 1979).
Élève de l'école des Arts décoratifs à Paris de 1911 à 1915, il rencontre en 1922 Juan Gris, qui l'initie à la méthode du Cubisme. Celle-ci donne le sens de la mesure à sa sensibilité poétique. Il fait sa première exposition particulière en 1923 à la gal. Percier et participe en 1934 à l'exposition Minotaure à Bruxelles. Une volonté de rigueur n'a cessé de marquer le tracé linéaire aigu dans lequel Beaudin enferme les plans lumineux de compositions rythmiques inspirées par les sujets les plus divers : mains détachées, chevaux, oiseaux, paysages urbains ou champêtres, corps et visages féminins et enfin l'air et l'eau (les Oiseaux blancs, 1933, Paris, M. N. A. M. ; le Poids de l'eau, 1954, id. ; l'Air de l'eau, 1965).
L'œuvre de Beaudin n'est pas sans présenter certaines similitudes, dans sa première partie, avec celle d'André Masson, qu'il fréquenta intimement à ses débuts, et plus tard avec celle de Jacques Villon, par un commun souci d'ordre géométrique et d'expression picturale pure (Course première, 1952, Paris, M. N. A. M.). Il illustre en 1936 les Bucoliques de Virgile (eaux-fortes). Ami des poètes Eluard, Hugnet, Ponge, Frénaud, Limbour, il était naturellement disposé à devenir leur illustrateur (à l'eau-forte à partir de 1945), mais il a sans doute trouvé ses plus délicates correspondances dans les lithographies en couleur pour la Sylvie de Gérard de Nerval (1960). Beaudin a pratiqué également la sculpture depuis 1930 et exécuté des cartons de tapisserie (Arc-en-ciel, 1970). Il est représenté au M. N. A. M. de Paris (l'Œuf à la coque, 1923 ; Miroir, 1929 ; Portes et fenêtres, 1950 : la Fenêtre de Sylvie, 1967), dans les musées de Grenoble, de Luxembourg, de Stockholm (Moderna Museet : les Chevaux du Soleil, 1953), et dans des collections particulières. Une importante exposition lui a été consacrée (Paris, Grand Palais) en 1970.