Alonso Sánchez Coello

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre espagnol (Benifayó, prov. de Valence, v. 1531  –Madrid 1588).

Il passa son adolescence au Portugal et, v. 1550, partit pour les Flandres, où il étudia pendant quelques années dans l'atelier d'Antonio Moro sous la protection du cardinal de Granvelle. Peintre de Philippe II dès le début de son règne, il accompagna la Cour à Valladolid, où il se maria, puis à Tolède et à Madrid. Le roi le chargea des peintures du salon des Portraits royaux du palais du Pardo. Les leçons de Moro se sont conjuguées dans son œuvre avec l'influence de Titien, dont il copia plusieurs tableaux (Noli me tangere, Escorial). Sánchez Coello est le créateur, en Espagne, d'un art de cour, sévère, mais plus humain que conventionnel, représenté plus tard par Pantoja de la Cruz et Velázquez. L'une de ses premières œuvres est sans doute le Portrait de Marguerite de Parme, régente des Pays-Bas (av. 1555, Bruxelles, M.R.B.A.), remarquable par l'aisance de la composition et la perfection des détails. Le Portrait de Philippe II (Prado) lui est généralement attribué ; le Portrait du prince don Carlos (id), l'un des premiers peints à la Cour, idéalise l'aspect physique du personnage, dont les tares apparaissent dans le Portrait en pied de 1564 (Vienne, K.M.). Portraitiste attitré des épouses et des enfants de Philippe II (Don Diego et don Felipe, 1579, Madrid, monastère de la Descalzas Reales), Sánchez Coello a choisi très peu de modèles en dehors de la famille royale. Il fut aussi un peintre religieux réputé (retables d'El Espinar, 1574, et de Colmenar Viejo, dans les environs de Madrid). De 1580 à 1582, il décora certains autels de l'Escorial de représentations de saints groupés deux par deux. Le Martyre de saint Sébastien et le Mariage mystique de sainte Catherine (Prado) révèlent son admiration pour Corrège et Parmesan.