Alexeï Gavrilovitch Venetsianov
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».
Peintre russe (Moscou 1780 – gouv. de Tver 1847).
Issu d'une famille de marchands moscovites, il est considéré comme le plus original des peintres russes de la première moitié du xixe s. Il ne reçut aucune formation artistique académique, et c'est seulement à l'âge de vingt-deux ans, à son arrivée à Saint-Pétersbourg en 1802, qu'il commence à fréquenter un atelier, celui de Borovikovsky, qui devient son ami. En outre, il consacre une bonne partie de son temps à copier les tableaux de maîtres à l'Ermitage. Il se fait alors connaître comme caricaturiste et comme portraitiste, utilisant le pastel, dont les couleurs tendres annoncent déjà le délicat coloris de sa peinture de plein air. Son Autoportrait (1811, Saint-Pétersbourg, Musée russe) lui ouvre les portes de l'Académie. En 1820, découvrant, dans une exposition où est présentée la Messe chez les Capucins de Granet (Ermitage), le clair-obscur et la perspective, l'artiste se retire dans sa propriété de Safonkovo, près de Tver, et se consacre à cette étude. Désormais, son activité picturale, doublée d'un enseignement dans l'école qu'il a fondée en 1822, est orientée vers l'analyse d'après nature de la vie paysanne. La Grange (1823, Saint-Pétersbourg, Musée russe), premier fruit de ses travaux, rappelle autant par la construction méticuleuse que par les effets de mise en page les premières recherches des peintres italiens du xve s., et la série des saisons (Au labour, le printemps ; À la moisson, l'été, v. 1830, Moscou, gal. Tretiakov). Considéré comme le précurseur des Peredvijniki (les " peintres ambulants "), Venetsianov se place pourtant bien en marge de ce mouvement. Sa peinture, dépourvue de toute recherche systématique de démonstration didactique, conserve une fraîcheur et une spontanéité libres de toutes considérations moralisatrices.