Josef Albers

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre américain d'origine allemande (Bottrop, Westphalie, 1888  – New Haven, Connect., 1976).

Sa formation, commencée à Berlin (1913-1915), se poursuivit à l'école des Arts appliqués d'Essen (1916-1919), à Munich puis au Bauhaus de Weimar (1920-1923). Nommé professeur dans cette institution, Albers est chargé du " Vorkurs " (cours préparatoire) et dirige l'atelier de peinture sur verre de 1923 à 1933. À cette époque, Albers est passé de l'Expressionnisme de ses débuts à la peinture abstraite géométrique (City, 1928, peinture sur verre opaque, Zurich, Kunsthaus). Il émigra aux États-Unis après la fermeture du Bauhaus en 1933 par les nazis et enseigna (1933-1949) au Black Mountain College (Caroline du Nord), où beaucoup de futurs artistes, écrivains et musiciens reçurent une formation décisive. Albers donna un cours sur la couleur et le dessin, puis enseigna à l'université Yale (1950-1958). Dans sa peinture comme dans son enseignement, il insista sur la complexité formelle et psychologique née de variations sérielles colorées à partir de surfaces géométriques simples, celles du carré en particulier. La première série (1932-1935) est consacrée aux Clés de " sol " (dix variations). Elle est suivie par les Constellations qui traitent des problèmes de l'espace et de l'ambiguïté de la forme (Structural Constellations, 1953-1958, New York, Brooklyn Museum). À partir de 1950, Albers a commencé sa magistrale exploration des carrés concentriques de couleurs sous le titre générique d'Hommage au carré (Apparition, hommage au carré, 1959, New York, Guggenheim Museum ; Hommage au carré, 1965, Paris, M. N. A. M.). Installé à Orange (Connect.), il a exercé une influence décisive sur la naissance du Hard Edge et du Minimal Art. En 1963, l'artiste a publié Interaction of Colour. On lui doit aussi plusieurs panneaux muraux, notamment pour l'université Harvard, construite par Walter Gropius (Amerika, 1949-50), et pour l'Institut de technologie de Rochester (New York) en 1967 et en 1970. Il est représenté dans la plupart des grands musées européens et américains. D'importantes rétrospectives lui ont été consacrées, en 1965 et 1967 (New York, M. O. M. A., exposition itinérante), en 1971 (Metropolitan Museum de New York et Westfälisches Landesmuseum de Münster), ainsi qu'au Solomon Guggenheim Museum de New York en 1988.