Abraham Hendricksz Van Beyeren

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de la peinture ».

Peintre néerlandais (La Haye 1620/21  – Overschie 1690).

Signalé à Leyde en 1638, inscrit en 1640 à la gilde de Saint-Luc de La Haye, il fut probablement l'élève de Pieter de Putter, son beau-frère. Mentionné à La Haye de 1639 à 1657, il travailla ensuite à Delft (1657-1661), de nouveau à La Haye, à Alkmaar (1674-1678), à Amsterdam, à Gouda et à Overschie. En 1647, il épouse en deuxièmes noces la fille du peintre à la mode C. Van den Queborn ; il était, à vrai dire, plus connu de son temps comme mauvais débiteur que comme peintre : sa chronologie est difficile à établir, car il a laissé peu d'œuvres datées. Spécialiste de natures mortes, il montre une assez grande diversité dans le choix de ses thèmes : Fleurs et Fruits (Rijksmuseum ; Mauritshuis), Vanités, Oiseaux morts, et surtout natures mortes de Repas (1653, Munich, Alte Pin. ; 1653, Rijksmuseum ; 1655, Worcester Art Museum), et a pour sujet favori des étalages de Poissons morts (Copenhague, S. M. f. K. ; Stockholm, Nm ; 1655, Berlin ; Vienne, Akademie ; Louvre ; musée de Lille). Ces œuvres se caractérisent par les tons chauds (bruns), le goût des compositions fastueuses, l'accumulation d'objets précieux, reprise de J. D. de Heem ; elles sont rendues par une brillante facture au lyrisme baroque. Cependant, dès les années 60, son style s'épura, les schémas devinrent plus simples et sa touche plus légère, pour aboutir à des œuvres comme la Nature morte aux poissons (1666, musée de Gand) et surtout la Nature morte au verre (Stockholm, Nm), remarquable par son dépouillement et même son austérité.

Par ailleurs, Beyeren s'est affirmé aussi comme un mariniste de talent, proche d'Everdingen et de Backhuyzen (exemples à Rotterdam, B. V. B., et au Louvre).