les Fausses Confidences
Comédie en trois actes et en prose de Marivaux (1737).
Le valet Dubois mène l'intrigue, pour servir l'amour de son maître Dorante pour une jeune veuve, Araminte, beau parti et cœur à prendre.
La pièce a parfois des accents d'une mélancolie douce inhabituels sur la scène comique. Le rôle de la veuve, Araminte, y est traité avec une délicatesse de touche et une sympathie admirables. Le personnage quasi méphistophélique du valet Dubois a beaucoup de relief. L'influence d'une histoire de Robert Challes, celle de Dupuis et de la veuve, dans les Illustres Françaises, a aidé Marivaux à donner à sa pièce un réalisme moral et social qui la distingue du reste de son théâtre.
Morceaux choisis
Dubois […] vous réussirez, vous dis-je. Je m'en charge, je le veux, je l'ai mis là ; nous sommes convenus de toutes nos actions, toutes nos mesures sont prises ; je connais l'humeur de ma maîtresse, je sais votre mérite, je sais mes talents, je vous conduis, et on vous aimera, toute raisonnable qu'on est, et on vous enrichira, tout ruiné que vous êtes, entendez-vous ? Fierté, raison et richesse, il faudra que tout se rende. Quand l'amour parle, il est le maître, et il parlera […]. À propos, tâchez que Marton prenne un peu de goût pour vous. L'Amour et moi ferons le reste.
(Acte I, scène 2).