le Roi Arthur
Semi-opéra en cinq actes d'Henry Purcell (Londres, 1691). Livret de John Dryden.
Virtuosité et pathétique s'unissent à une utilisation magistrale des qualités prosodiques de la langue anglaise pour faire de cette œuvre une des plus remarquables expressions de l'esprit national, symbolisé par la célébration de l'union des Bretons et des Saxons, réconciliés par le roi Arthur, au terme d'une série d'épreuves dont il sort vainqueur : ainsi, à l'acte III, le flux musical traduit avec intensité l'atmosphère propre à l'hiver, et à l'acte V, Vénus célèbre la grandeur de l'Angleterre dans un des airs les plus connus (Fairest Isle) de tout le répertoire britannique.
Écrit pour le Théâtre de la reine, le Roi Arthur sacrifie, selon les règles en usage à l'époque, au grand spectacle, aux machineries complexes, et mêle rôles parlés et chantés ; d'où le sous-titre « semi-opéra », stade intermédiaire entre la musique de scène et l'opéra, modèle du « masque » anglais où la musique tient une place indépendante de l'action.