l'Iliade

L'Iliade
L'Iliade

Poème épique grec en vingt-quatre chants, attribué à Homère.

LITTÉRATURE

Le thème en est un épisode de la guerre de Troie, la colère d'Achille, qui se situe à la fin du siège de la ville.

1. L'action

Agamemnon, le chef des Achéens, a enlevé à un autre roi grec, Achille, sa captive Briséis. Furieux, Achille décide de ne plus participer aux combats, et sa mère, Thétis, obtient de Zeus que l'affront infligé à son fils soit vengé par la défaite des Grecs (chant Ier).

Après le dénombrement des forces en présence, les deux camps décident de terminer la guerre par un combat singulier entre Pâris et Ménélas. Mais Aphrodite enlève son fils Pâris sur le point d'être vaincu. Le traité entre les Troyens et les Grecs étant rompu, la guerre reprend (chants II-IV).

Aidés par Athéna, les Grecs, et plus particulièrement le héros Diomède, l'emportent sur les Troyens (chant V).

Après un chant consacré essentiellement au retour d'Hector dans sa maison et à ses adieux à Andromaque (chant VI), le combat reprend et consacre la victoire des Troyens (chants VII-VIII).

On tente vainement de faire revenir Achille au combat (chant IX), puis Ulysse fait une expédition nocturne avec Diomède dans le camp troyen (chant X).

La mêlée reprend et, dans cette troisième bataille de l'Iliade, le premier rôle est tenu par Agamemnon (chant XI).

Les Troyens parviennent jusqu'à la flotte des Grecs et infligent à ces derniers une sévère défaite (chants XII-XV).

On désigne généralement les quatre chants suivants par le nom de Patroclie, car ils contiennent un épisode décisif pour l'action, la mort de Patrocle. Ce dernier, après avoir obtenu d'Achille ses armes, se lance dans le combat et se fait tuer par Hector, qui le dépouille de son armement (chant XVI).

Désespéré par la mort de son ami, Achille décide de se venger en reprenant le combat, et Thétis lui fait fabriquer par Héphaïstos une armure, dont un bouclier merveilleusement décoré. Après s'être réconcilié avec Agamemnon, Achille se prépare à combattre (chants XVII-XIX).

C'est l'ultime bataille de l'Iliade qui s'engage alors : Achille se livre à un véritable carnage dans les rangs des Troyens et, après avoir poursuivi Hector autour des murs de Troie, le tue (chants XX-XXII).

Le chant XXIII est consacré aux jeux funèbres donnés à la mémoire de Patrocle.

Puis Achille cède aux prières du vieux roi Priam venu lui réclamer le corps de son fils Hector, et l'Iliade s'achève sur les obsèques du héros troyen (chant XXIV).

2. Une épopée militaire

Certaines incohérences dans l'action de l'Iliade ont fait douter que l'épopée ait été composée par un seul poète (→ Homère). C'est le cas, en particulier, de la succession d'épisodes souvent mal reliés entre eux des chants II à IX. Cependant, le thème de la colère d'Achille, qui permet d'unifier en profondeur les différentes péripéties de l'épopée, maintient la tension dramatique et trouve sa conclusion logique dans la mort d'Hector.

Destinée à être récitée devant un public de guerriers, l'Iliade est essentiellement une épopée militaire, où les scènes de combats, l'exaltation du courage individuel et collectif occupent la première place. Certaines scènes pourtant (l'apparition d'Hélène sur les remparts de Troie, les adieux d'Hector à Andromaque, les pleurs de Priam) introduisent dans l'action guerrière une note émouvante, et les comparaisons pittoresques ou lyriques permettent constamment de varier le ton du récit. Le recours au merveilleux n'est pas un simple artifice qui permet au poète de dénouer une situation, car l'intervention des dieux, qui se mêlent aux combattants et sont animés de toutes les passions humaines, montre mieux le rôle pris par ces dieux dans le cours de la destinée humaine.

Pour en savoir plus sur l'épopée homérique, voir aussi l'Odyssée.

ICONOGRAPHIE

L'Iliade est illustrée par nombre de peintures de vases antiques, quelques peintures murales romaines (Naples), le groupe sculpté de Ménélas soutenant Patrocle (Florence), le sarcophage étrusque de Torre San Severo (Orvieto), un manuscrit à peintures du ive s. (bibl. Ambrosienne, Milan). Citons aussi les illustrations du Roman de Troie de Benoît de Sainte-More (1250-1270, B.N., Paris) et celles d'une Histoire de la destruction de Troie, du xve s. (ibid.), les scènes peintes par G. Reni, Tiepolo (fresques de la Villa Valmarana, près de Vicence), Pittoni, David, Giovanni Demin (palais Papafava à Padoue), Ingres et Delacroix, la série des illustrations de Flaxman (39 dessins, fin du xviiie s.).