l'Anneau du Nibelung ou Tétralogie
Cycle, connu en France sous le nom de Tétralogie, de quatre opéras de Richard Wagner sur des poèmes du compositeur. Le premier opéra, l'Or du Rhin sert de prologue à trois « journées » : la Walkyrie, Siegfried et le Crépuscule des dieux.
Historique de l'œuvre
Fondée sur la mythologie germanique et scandinave, remodelée par Wagner dans une langue pseudo-archaïque, cette œuvre monumentale (que l'auteur qualifie de « festival scénique »), d'une durée totale de quatorze heures, fut commencée en 1848 et achevée en 1874.
Le prologue et la Walkyrie furent donnés pour la première fois en public à Munich, respectivement en 1869 et en 1870, tandis que les deux dernières parties furent créées en 1876 à Bayreuth, lors de l'audition intégrale et pour l'inauguration du théâtre bâti par et pour Wagner.
Argument
Dans l'Or du Rhin, Alberich, nain issu des Nibelungen, dérobe aux Filles du Rhin leur trésor inestimable ; avec cet or, il forge un anneau qui soumet les êtres à sa volonté et un heaume qui permet toutes les métamorphoses. Mais Wotan, le plus puissant des dieux, puis Fafner, le géant, réussiront à s'emparer de ce butin, auquel est attachée une terrible malédiction.
Les dieux, leurs vierges guerrières (les Walkyries), les hommes, la violence, l'innocence, le calme de la nature, l'amour – Siegmund et Siegelinde, Siegfried et Brünnhilde –, la trahison se mêlent dans les trois journées suivantes, conduisant au crépuscule des dieux, lorsque les Filles du Rhin reprennent possession de l'anneau.
Analyse
Conflit entre bonheur et puissance, riche en symboles et en péripéties, l'Anneau de Nibelung illustre tous les principes du drame musical wagnérien – sources légendaires, leitmotive liés aux personnages et aux objets, mélodie continue, importance de l'orchestre –, scellés par une extraordinaire puissance d'expression, coulés dans l'obsession du premier thème, celui du Rhin : pendant 136 mesures, l'accord parfait de mi bémol majeur déroule imperturbablement ses harmonies.