Apollon servi par les nymphes

Hubert Robert, les Bains d'Apollon
Hubert Robert, les Bains d'Apollon

Groupe sculpté de François Girardon (peu av. 1676). Marbre. Bosquet des Bains d'Apollon, jardins du château de Versailles.

En 1664 ou 1665, Louis XIV fait édifier tout près du château de Versailles, dans les jardins, un petit « casin », la Grotte de Thétis et de Phœbus, ornées d'incrustations, de rocailles et de jeux d'eau. En 1676 y sont installés trois groupes sculptés, référence au thème solaire propre au Grand Roi : Apollon servi par les nymphes de Girardon, les deux autres représentant les Chevaux du Soleil, par Regnaudin, Tuby, Gilles Guérin et Gaspard Marsy, quelques-uns des grands sculpteurs du chantier royal. Ce lieu enchanteur, qui a marqué les années les plus glorieusement festives de Versailles, a fait dire à La Fontaine :

« Quand le Soleil est las, et qu'il a fait sa tâche,

Il descend chez Thétys, et prend quelque relâche :

C'est ainsi que Louis s'en va se délasser »

Après la démolition de la grotte (en vue de la construction de la chapelle du palais), les trois groupes vont orner le bosquet des Dômes, en 1684. Enfin, sous Louis XVI, le peintre Hubert Robert dessine les jardins à l'anglaise de Marie-Antoinette et imagine le cadre rustique dans lequel les statues peuvent encore être admirées : le bosquet des Bains d'Apollon. Les groupes y ont pris place dans une nouvelle grotte enfouie sous le feuillage et agrémentée de cascades s'écoulant dans un petit lac.

Girardon a interprété l'esprit de la statuaire antique, en particulier hellénistique – le visage du dieu reprend celui de l'Apollon du Belvédère – en lui insufflant un classicisme proprement français et versaillais. L'agencement de son groupe n'est d'ailleurs pas sans évoquer l'univers harmonieux de Nicolas Poussin.

Hubert Robert, les Bains d'Apollon
Hubert Robert, les Bains d'Apollon