les Animaux malades de la peste

Fable de Jean de La Fontaine (1678).

Placée en ouverture du recueil de 1678, cette fable remonte à une tradition attestée au xvie s., en France comme en Italie, qui visait à flétrir la trop subtile casuistique de confesseurs corrompus, auxiliaires des puissants. La Fontaine, s'inspirant peut-être d'un apologue du Livre des Lumières de Bidpai, ajoute à sa fable un arrière-plan politique.

Le jugement que rendent les animaux réunis en conseil par le lion, pour cause de peste et sur fond de culpabilité collective, condamne à mort le plus faible, l'âne, qui doit expier une peccadille arbitrairement élevée au rang de crime. Faisant suite à un récit d'une facture parfaite, où l'ironie le dispute parfois à l'humour noir, la moralité tombe comme un verdict sans appel.

« Le plus beau des apologues de La Fontaine, dit Chamfort. C'est presque l'histoire de toute société humaine. »