purification

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Acte par lequel on se lave d'un crime, ou du spectacle d'un crime.
Nombre de personnages recourent à la purification, notamment après un meurtre : Adraste, Amphitryon, Pelée, Tydée, Thésée, Zéthos, etc. Cette coutume (inconnue dans l'œuvre homérique), est, semble-t-il, introduite par Apollon, après sa victoire sur le serpent Python : pour se laver de cette souillure, il se jette dans les eaux du fleuve Pénée, dans la vallée de Tempe. Car l'acte de se laver n'est pas le fait des seuls mortels : ayant assisté à l'horrible scène anthropophagique de Tydée sur Mélanippos, Athéna se purifie dans les ondes de l'Élissos.
Acte royal, la purification est, à condition que le meurtrier soit sincère dans sa repentance, entérinée par les dieux. Ayant ainsi expié (à bon compte), le meurtrier recouvre son innocence et une certaine virginité et son contact ou sa fréquentation cessent d'être « salissants ». À Trézène, il existait une cabane, dite « cabane d'Oreste », où le héros, assassin de sa mère, avait été reclus, jusqu'à sa purification.
La purification est un acte cérémoniel essentiellement lié au culte ; ainsi, avant de pénétrer dans un temple, en sortant de la maison où repose un défunt, il convient de se purifier avec l'eau lustrale contenue dans le vase placé à l'entrée ; à la naissance d'un enfant, on purifie sa mère et les personnes présentes lors de l'accouchement ; les fiancés se purifient avant le mariage, à l'eau d'une fontaine sacrée. La purification ne concerne pas seulement l'individu qui a commis un crime : une cité, un peuple, une armée peuvent être purifiées.
Le feu, le sacrifice de victimes permettent aussi d'atteindre l'état de pureté.
Chez les Romains, il existe la purification des armes (armilustrium), qui a lieu chaque année le 19 octobre sur l'Aventin. Après un combat, le fait de passer sous l'arc de triomphe purifie les soldats.
Rome s'assure la paix des dieux (pax deorum) par la purification du peuple et de l'armée (lustratio). Ce rite est également en vigueur chez le paysan qui invoque Mars, non pas tant pour que sa terre soit purifiée, mais parce que Mars est le seul dieu capable de protéger ses biens contre les ennemis potentiels.

