prétendants

Ulysse tuant les prétendants.
Ulysse tuant les prétendants.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Ithaciens qui, en l'absence d'Ulysse considéré comme mort, courtisent Pénélope.

Les prétendants pressent Pénélope de choisir parmi eux son nouvel époux. Dans l'attente de la décision, ils festoient au palais dont ils pillent les richesses. À son retour, après vingt années, Ulysse, incognito, suggère que Pénélope épouse celui qui saura tendre son arc. Aucun n'a cette force, hormis Ulysse lui-même ; avec l'aide de Télémaque et de quelques fidèles compagnons, il massacre tous les prétendants.

Parmi ces derniers, au nombre de cent vingt-neuf d'après certaines versions, on peut citer, apparaissant dans l'Odyssée, Agélaos, Amphimédon, Antinoos, Ctésippos, Démoptolème, Élatos, Euryadès, Eurydamas, Eurymaque, Léocrite, Liodès, Polybe.

Les prétendants de Pénélope d'après Apollodore

Venus de Doulichion : Amphinomos, Thoas, Démoptolème, Amphimaque, Euryale, Paralos, Événoridès, Clytios, Agénor, Eurypylos, Pylaeménès, Acamas, Thersilochos, Hagios, Clyménos, Philodémos, Méneptolème, Damastor, Bias, Telmios, Polyidos, Astylochos, Schédios, Antigonos, Marpsios, Iphidamas, Argios, Glaucos, Calydonéos, Échion, Lamas, Andræmon, Agérochos, Médon, Agrios, Promos, Ctésios, Acarnan, Cycnos, Pséras, Hellanicos, Périphron, Mégasthénès, Thrasymède, Orménios, Diopithès, Mécistée, Antimachos, Ptolémaeos, Lestoridès, Nicomachos, Polypoétès, Céraos.

Venus de Samé (Céphallénie) : Agélaos, Pisandre, Élatos, Ctésippos, Hippodochos, Eurystratos, Archémolos, Ithacos, Pisénor, Hypérénor, Phéroétès, Antisthénès, Cerbéros, Périmède, Cynnos, Thriasos, Étéonéos, Clytios, Prothoos, Lycaéthos, Eumélos, Itanos, Lyammos.

Venus de Zacynthe : Eurylochos, Laomédès, Molébos, Phrénios, Indios, Minis, Liocritos, Pronomos, Nisas, Daemon, Archestratos, Hippomachos, Euryale, Périallos, Événoridès, Clytios, Agénor, Polybos, Polydoros, Thadytios, Stratios, Phrénios, Indios, Daesénor, Laomédon, Laodicos, Halios, Magnés, Oloétrochos, Barthas, Théophron, Nissaeos, Alcarops, Périclymène, Anténor, Pellas, Celtos, Périphas, Orménos, Polybos, Andromèdes.

Venus d'Ithaque : Antinoos, Pronoos, Liodès, Eurynomos, Amphimachos, Amphialos, Promachos, Amphimédon, Aristratos, Hélénos, Doulichéos, Ctésippos.

D'une manière générale, le prétendant à la main d'une jeune fille, une princesse le plus souvent, doit montrer qu'il est supérieur à tous ses rivaux, au roi lui-même, et même à sa future femme. Être prétendant peut parfois être considéré comme un signe d'insolence, dans la mesure où, en cas d'échec, le jeune homme paie de sa vie sa prétention. Dans la mythologie, les jeunes filles aux prétendants les plus nombreux sont Alceste, conquise par Admète ; Atalante, qui épouse Milanion ; Péro, unie à Bias ; sans oublier la plus célèbre d'entre toutes : Hélène, qui choisit Ménélas.

Les prétendants d'Hélène d'après Apollodore

Ulysse, fils de Laërte ; Diomède, fils de Tydée ; Antiloque, fils de Nestor ; Agapénor, fils d'Ancée ; Sthénélos, fils de Capanée ; Amphimaque, fils de Ctéatos ; Thalpios, fils d'Eurytos ; Mégès, fils de Phylée ; Amphilochos, fils d'Amphiaraos ; Ménesthée, fils de Pétéos ; Schédios et Épistrophos, fils d'Iphitos ; Polyxène, fils d'Agasthénès ; Pénélée, fils d'Hippalcimos ; Léitos, fils d'Alector ; Ajax, fils d'Oïlée ; Ascalaphos et Ialménos, fils d'Ares ; Eléphénor, fils de Chalcodon ; Eumélos, fils d'Admète ; Polypoétès, fils de Pirithoos ; Léontée, fils de Coronos ; Podalirios et Machaon, fils d'Asclépios ; Philoctète, fils de Poéas ; Eurypylos, fils d'Évémon ; Protésilas, fils d'Iphiclos ; Ménélas, fils d'Atrée ; Ajax et Teucer, fils de Télamon ; Patrocle, fils de Ménœtios.

Les prétendants d'Hélène d'après Hygin

Antiloque, Ascalaphe, les deux Ajax, Amphimaque, Ancée, Blaniros, Agapénor, Clytios, Cyané, Ménélas, Patrocle, Diomède, Pénélée, Phémios, Nirée, Polypoétès, Éléphénor, Eumélos, Sthénélos, Tlépolème, Protésilas, Podalirios, Eurypylos, Idoménée, Léontée, Thalpios, Polyxène, Prothous, Ménesthée, Machaon, Thoas, Ulysse, Phidippos, Mérion, Mégès, Philoctète...

Commence le massacre des prétendants

Alors, jetant ses loques, Ulysse l'avisé sauta sur le grand seuil. Il avait à la main son arc et son carquois plein de flèches ailées. Il vida le carquois devant lui, à ses pieds, puis dit aux prétendants :

ulysse. C'est fini maintenant de ces jeux anodins ! Il est un autre but, auquel nul ne visa : voyons si je pourrais obtenir d'Apollon la gloire de l'atteindre !

Il dit et, sur Antinoos, il décocha la flèche d'amertume. L'autre allait soulever sa belle coupe en or ; déjà, de ses deux mains, il en tenait les anses ; il s'apprêtait à boire ; c'est de vin, non de fin, que son âme rêvait ! qui donc aurait pensé que seul, en plein festin et parmi cette foule, un homme, si vaillant qu'il pût être, viendrait jeter la maie mort et l'ombre de la Parque ?

Ulysse avait tiré ; la flèche avait frappé Antinoos au col : la pointe traversa la gorge délicate et sortit par la nuque. L'homme frappé à mort tomba à la renverse ; sa main lâcha la coupe ; soudain, un flot épais jaillit de ses narines : c'était du sang humain ; d'un brusque coup, ses pieds culbutèrent la table, d'où les viandes rôties, le pain et tous les mets coulèrent sur le sol, mêlés à la poussière.

Parmi les prétendants, quand on vit l'homme à terre, ce fut un grand tumulte : s'élançant des fauteuils, ils couraient dans la salle, et, sur les murs bien joints leurs yeux cherchaient en vain où prendre un bouclier ou quelque forte lance. Ils querellaient Ulysse en des mots furieux :

le chœur. L'étranger, quel forfait ! tu tires sur les gens ! Ne pense plus jouter ailleurs ! ton compte est bon ! la mort est sur ta tête ! C'est le grand chef de la jeunesse en notre Ithaque, que tu viens de tuer ! Aussi, tu vas nourrir les vautours de chez nous.

Ainsi parlaient ces fous, car chacun d'eux pensait qu'Ulysse avait tué son homme par mégarde et, quand la mort déjà les tenait en ses nœuds, pas un ne la voyait !

Ulysse l'avisé les toisa et leur dit :

ulysse. Ah ! chiens, vous pensiez donc que, du pays de Troie, jamais je ne devrais rentrer en ce logis ! vous pilliez ma maison ! vous entriez de force au lit de mes servantes ! et vous faisiez la cour, moi, vivant, à ma femme ! sans redouter les dieux, maîtres des champs du ciel ! sans penser qu'un vengeur humain pouvait surgir ! Vous voilà maintenant dans les nœuds de la mort !

Homère