hécatombe
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Sacrifice de cent bœufs, en vue d'obtenir la faveur ou d'apaiser la colère des dieux.
Agamemnon s'empare de force de la jeune Chryséis, son père Chrysès, prêtre d'Apollon, sollicite l'aide du dieu. Apollon frappe les Achéens ; ces derniers tentent alors de calmer la divinité par une hécatombe. Le grec hékatombé, littéralement « cent bœufs », signifie pratiquement « beaucoup d'animaux ».
Une hécatombe
C'est Chrysès qui parle.
— Entends-moi, Porteur de l'arc d'argent, qui protèges Chrysè et la divine Cilla, et commandes fortement sur Ténédos. Déjà tu as exaucé ma prière ; tu m'as honoré et tu as couvert d'affliction les peuples des Achéens. Maintenant écoute mon vœu, et détourne loin d'eux la contagion.
Il parla ainsi en priant, et Phoibos Apollon l'exauça. Et, après avoir prié et répandu les orges salées, renversant en arrière le cou des victimes, ils les égorgèrent et les écorchèrent. On coupa les cuisses, on les couvrit de graisse des deux côtés, et on posa sur elles les entrailles crues.
Et le vieillard les brûlait sur du bois sec et les arrosait d'une libation de vin rouge. Les jeunes hommes, auprès de lui, tenaient en mains des broches à cinq pointes. Et, les cuisses étant consumées, ils goûtèrent les entrailles ; et, séparant le reste en plusieurs morceaux, ils les transfixèrent de leurs broches et les firent cuire avec soin, et le tout fut retiré du feu. Après avoir achevé ce travail, ils préparèrent le repas ; et tous furent conviés, et nul ne se plaignit, dans son âme, de l'inégalité des parts.
Ayant assouvi la faim et la soif, les jeunes hommes couronnèrent de vin les cratères et les répartirent entre tous à pleines coupes. Et, durant tout le jour, les jeunes Achéens apaisèrent le Dieu par leurs hymnes, chantant le joyeux Péan et célébrant l'Archer Apollon qui se réjouissait dans son cœur de les entendre.
Homère
