agora
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
À l'origine, l'assemblée du peuple et, par extension, le lieu où le peuple se réunit.
Chaque cité a son agora, qui ne ressemble pas forcément à celle de la cité voisine, par sa disposition. Jusqu'au iiie siècle, l'agora est également l'endroit où se réunissent différents groupes : dèmes attiques, tribus et archontes. L'agora d'Athènes (mise au jour en 1935 par les fouilles de l'École archéologique américaine) est un grand espace, délimité par les pentes de l'Acropole, par l'Aréopage, le Pnyx et la colline sur laquelle se dresse le Théséion. De nombreux édifices s'y dressaient, construits entre le vie siècle av. J.-C. et le iie apr. J.-C. : le bouleutérion, des tribunaux, des temples (Zeus, Apollon Patroos, Arès), des autels (celui des douze dieux entre autres), des statues (Hermès), l'enceinte des héros éponymes, le Stratégion, où se réunissent les stratèges... Ainsi, l'agora a une fonction politique, morale et religieuse, mais également commerciale, dans la mesure où cette place publique est aussi le « marché ».
À Athènes, les boutiques et les baraques sont disposées de manière assez confuse ; et si certaines sont fixes, et parfois dotées d'un relatif confort, d'autres sont mobiles, faites de toile, de clayonnage ou de roseaux, que l'on enlèvera à l'occasion d'une réunion importante du peuple, par exemple pour un vote d'ostracisme. On y vend tout ce que l'on trouve sur un marché ; celui-ci est divisé en quartiers ou cercles, désignés par la denrée qu'on y vend : « poisson », « fromages », « poteries », « vins », « esclaves », etc.
À l'agora, la vie commence de bon matin et se poursuit jusque vers dix heures du soir. On y vient pour faire ses emplettes, mais aussi pour bavarder avec des amis, traiter des affaires, ou bien encore pour vendre ses services ; c'est le cas, notamment, des esclaves. Si l'on y rencontre des citoyens de toute condition, jusqu'au soldat, il est inconvenant qu'une femme riche, du moins digne de respect, se rende au marché ; on n'y voit non plus aucun éphèbe.
Le développement du commerce de l'agora contraint les Athéniens à chercher un autre emplacement, pour les réunions du peuple, dans le voisinage de la citadelle : le Pnyx, mais aussi le théâtre de Dionysos.
Voir aussi : Forum
