Thesmophories

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Fêtes agraires, mais aussi fêtes de la fécondité et de la chasteté, célébrées en l'honneur de Déméter, notamment en Attique, et instituées, d'après la tradition, par la déesse elle-même. Hérodote les fait venir d'Égypte, par les filles de Danaos.

Sur l'origine du terme – Thesmophoros, épiclèse de Déméter « Législatrice » –, deux hypothèses sont avancées : qui porte (apporte) les thesmoi, « objets sacrés », ou bien les « principes de la civilisation ». À Athènes, les Thesmophories sont célébrées les 14, 15, et 16 du mois de Pyanepsion (octobre-novembre) sur le Pnyx. Le sanctuaire s'appelle le Thesmophorion ; il y en a aussi un à Éleusis, au Pirée, à Égine, à Paros, à Éphèse, à Cnossos, à Cyrène. C'est une fête sérieuse, essentiellement agraire, où purification, fertilité et fécondité sont les maîtres mots. Seules peuvent y participer les Athéniennes mariées, de condition libre : le rituel ne doit pas être divulgué aux hommes.

Le premier jour, dit kathodos et anodos (« descente » et « montée »), quelques femmes, chastes depuis trois jours, descendent dans une crypte située sous le sanctuaire, pour y chercher les restes des objets qui y ont été jetés l'année précédente, ou quatre mois plus tôt, lors des skira de juin : des porcelets, et des figurines représentant des organes génitaux masculins et des serpents. Ces restes sont ensuite placés sur des autels et y sont brûlés ; une partie est mélangée aux semences qui seront répandues sur un champ situé non loin d'Éleusis, traditionnellement labouré le 5 de Pyanepsion.

Le deuxième jour est un jour de jeûne (nestaia). Les femmes s'abstiennent de toute nourriture, de toute boisson, afin de rester pures. Elles demeurent dans le sanctuaire, assises par terre ou sur des litières de gattilier. Cette pureté et cette abstinence sont censées favoriser leur fécondité.

Le troisième jour (kalligénéia) est le jour de la « belle génération ». On offre à Déméter, déesse de la fécondité, des céréales, des figues sèches, du vin, de l'huile, du miel, du fromage, etc. ; on lui sacrifie des cochons. On lui demande de beaux enfants, qui épouseront des filles pures.

Parallèlement à ce rituel, les femmes s'adressent des mots obscènes ; elle modèlent des figurines de pâte, en forme d'organe sexuel mâle ; elle se flagellent avec des rameaux verts. Et, en cette fête, à Athènes, les prisonniers sont libérés.

Voir aussi : Fêtes et jeux chez les Grecs, Religion des Grecs