Pindos

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Fils de roi haï de ses frères et ami d'un dragon.

Lycaon, roi d'Émathie, a un fils, Macédon qui donne son nom à la région, la Macédoine. Macédon, à son tour, est le père de Pindos, un jeune homme courageux et d'une beauté remarquable. Le roi a également d'autres enfants, mais plutôt crétins et physiquement faibles. Avec le temps, voyant que Pindos, grâce à sa beauté et à sa force, réussit dans tout ce qu'il entreprend, la jalousie les submerge et ils décident de supprimer leur frère. Mais Pindos, qui se doute des machinations ourdies contre lui, quitte le royaume de son père et se retire en campagne.

Pindos, qui est décidément brave dans tous les domaines, se montre également chasseur habile. Comme il traque des faons, en compagnie d'autres chasseurs, à leur approche les animaux se mettent à fuir. Pindos entreprend de les poursuivre. Il lance si bien son cheval qu'il distance sans tarder ses compagnons, jusqu'à un ravin où les faons disparaissent. Pindos, alors, laisse son cheval et se met à leur recherche. Soudain une voix dit : « Ne touche pas à ces faons ! » Pindos inspecte les lieux et, ne voyant rien, il commence à prendre peur, imaginant que la voix provient d'un être supérieur. Il remonte sur son cheval et s'en va. Le jour suivant, après avoir chassé quelques oiseaux, il tient à retourner dans le ravin, mais, une fois rendu à son bord, il n'y descend pas, se rappelant la voix qui a frappé ses oreilles et l'effroi qu'il en a éprouvé. Perplexe, Pindos s'interroge sur l'auteur du message et, comme machinalement il scrute les parages, voilà qu'un énorme serpent rampe vers lui, la tête dressée. Quoique fortement troublé par cette apparition, mais nullement épouvanté et même plein de sang-froid, Pindos tente d'imaginer une ruse pour tromper le dragon. Il saisit les oiseaux qu'il a capturés et les tend au reptile, en échange de la vie sauve. Le dragon s'adoucit et, presque flatté semble-t-il, fait demi-tour. Le comportement du dragon plaît tant à Pindos qu'il prend l'habitude, les jours suivants, de lui apporter les prémices de sa chasse.

Dès lors, tout sourit à Pindos : le gibier abonde, il s'enrichit et sa renommée de chasseur se répand à travers l'ensemble du territoire et, avec elle, sa réputation de beau jeune homme, au point que les femmes tombent amoureuses de lui ; et comme Pindos est généreux, il est aussi aimé des hommes. En fait, ses seuls ennemis sont ses frères. Un jour, comme il chasse près d'un fleuve, ses frères, qui lui ont tendu une embuscade, se jettent sur lui et le transpercent de leur épée. Pindos hurle de douleur ; ses cris parviennent jusqu'au dragon, devenu son ami, qui jaillit de sa tanière et, avisant les meurtriers de Pindos, se précipite sur eux, les enveloppe dans ses spires puissantes et les étouffe. Le dragon, ensuite, reste à veiller Pindos, jusqu'à ce que ses parents, inquiets de ne pas le voir revenir et partis à sa recherche, le trouvent enfin. Alors l'animal disparaît. Pindos a droit à de grandes funérailles et le fleuve près duquel il a perdu la vie prend son nom.