Phaéton
(Variantes : Phaéthon)

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

1. Fils du Soleil, dont il a voulu conduire le char.
Fils d'Hélios et de Clyméné, Phaéton ignore longtemps qui est son père. Un jour, humilié par Épaphos qui, lui, est fier de son ascendance (il est le fils de Zeus et d'Io), Phaéton supplie sa mère de lui révéler l'identité de son père. Dès qu'il l'a appris, Phaéton court le rejoindre. Loin de renier son fils, Hélios lui jure par le Styx qu'il est prêt à exaucer le vœu qu'il formulera. L'enfant n'hésite pas une seconde : il désire conduire le char paternel pendant une journée. Son père, aussitôt, se repent de sa promesse. Il tente alors de dissuader son fils d'un tel vœu, tant il présente de risques : personne, hormis Hélios, n'est capable de guider les chevaux divins, pas même Zeus. Et lui-même, parfois, ne s'effraie-t-il pas à l'idée de tomber dans l'océan ? Mais Phaéton n'en démord pas : il veut conduire le char somptueux de son père. Ayant juré par le Styx, Hélios ne peut faire autrement que de tenir sa parole. Après avoir prodigué maints conseils à Phaéton, il exauce son vœu.
Une fois les rênes en mains, Phaéton s'aperçoit combien a été insensé son désir. Dès qu'il prend un peu de hauteur, la peur, l'angoisse l'envahissent et, déjà, il regrette d'avoir cherché à connaître ses origines. Incapable de maintenir fermement les rênes, ignorant du nom des coursiers, il ne sait comment les diriger. Si haut dans le ciel le spectacle est tout à fois hallucinant et terrifiant. Phaéton lâche les rênes dont le contact sur leur croupe affole les chevaux. Les bêtes ailées du Soleil n'en font à présent qu'à leur tête : elles descendent vers la Terre à une allure vertigineuse, trop près, bien trop près de cette terre qui, sous l'action du feu, s'enflamme. L'air est brûlant. Ce spectacle épouvante les divinités elles-mêmes. Sur les instances pressantes de Gaia, qui étouffe, Zeus intervient alors : il foudroie le présomptueux dont le corps est précipité dans l'Éridan (le Pô). Longtemps le fleuve exhale de lourdes et chaudes vapeurs ; aucun oiseau ne peut le survoler : dès que l'un d'eux s'y aventure, il tombe comme une pierre.
Hélios reprend les rênes de ses coursiers. Phaéton est pleuré par ses sœurs, les Héliades. Plein de douleur, Hélios menace un instant de ne plus répandre la lumière ; puis il s'en prend à ses chevaux qu'il rend responsables de la mort de son fils.
Le char de Phaéton est conservé à Corinthe. Le nom de Phaéton est parfois employé pour désigner le Soleil lui-même.
Phaéton a un fils, Astinoos, père de Sandocos.
Voir aussi : Sandocos
Variantes
I. Phaéton est le fils de Mérops, le roi d'Éthiopie, et de Clyméné. Mérops veut marier son fils à une déesse ; mais Phaéton, se croyant simple mortel, refuse une telle union ; c'est pourquoi sa mère lui révèle qui est son vrai père.
II. Phaéton est le fils d'Éos et de Céphale. Aphrodite, séduite, le ravit alors qu'il n'est qu'un enfant, le garde près d'elle, pour veiller sur ses sanctuaires, et l'élève au rang d'une divinité.
III. Phaéton est le fils de Tithon fils de Céphale.
IV. Phaéton est le fils de Clyménos et de la nymphe Méropé.
V. Phaéton est sans conteste possible le fils d'Hélios et de Clyméné. Tantôt il vit auprès de sa mère, tantôt auprès de Lampétie qu'il aide à garder les bœufs et les moutons. Tout petit déjà, il cherche à imiter son père : avec des planches, de l'osier et des lanières de cuir, il a construit un char semblable à celui de l'Olympe. Quand il a grandi, il demande à Hélios de diriger son char. Devant le refus, il se met à verser d'abondantes larmes attendrissantes qui ont raison de l'inflexibilité paternelle.
Voir aussi : Anthéias
2. Le plus beau taureau du roi Augias.
Phaéton est une bête merveilleuse et forte comme un astre. Comme Héraclès s'approche, revêtu de sa peau de lion, le taureau le charge. Héraclès lui tord le cou et l'étouffé.
