Nysa
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Montagne indienne qui a été le séjour de Dionysos.
Nysa (selon certains, le nom Dionysos vient de dios et Nysa) a été diversement localisée : en Thrace, en Libye, en Arabie, en Éthiopie, en Scythie, en Asie Mineure, sur le versant du Mésogis ; c'est là une sorte de double ville, car coupée en deux par un ravin, mais qui est le résultat d'une fusion de trois cités : trois frères, Athymbros, Athymbrados et Hydrélos, venus de Lacédémone, fondent dans la région trois villes auxquelles ils donnent à chacune son nom ; mais la population diminuant sans cesse, les trois se fondent en une seule et forment Nysa ; Athymbros est considéré comme le fondateur de leur cité par les Nyséens. Sans doute faut-il en conclure que Nysa est une contrée purement imaginaire, mythique, et qu'il est vain de la localiser.
En Inde, au confluent de l'Indus et du Cophène, s'élève le mont Nysa. Il est recouvert de végétation jusqu'à un sommet qu'il est possible de rejoindre, grâce à des routes tracées pour les besoins des cultures. Dionysos y a bâti son propre temple, en son propre honneur, en plantant des lauriers, disposés en un cercle de bonne dimension, limite du futur temple. Puis, sur les lauriers, le dieu a fait pousser du lierre et de la vigne. À l'intérieur du cercle, il a placé sa statue, prévoyant qu'en poussant cette végétation formerait un toit qui la protégerait. De fait, la pluie et le vent ne pénètrent pas à l'intérieur du sanctuaire. Et à ce Dionysos, dieu des vignobles, on consacre des paniers, des pressoirs, des faucilles, le tout d'or et d'argent. La statue, en pierre blanche polie, représente un jeune Indien. Lorsque le dieu célèbre ses orgies, au sommet du mont Nysa, les habitants de la vallée l'entendent, et s'exaltent.