Nymphes

Dionysos lavé par les nymphes.
Dionysos lavé par les nymphes.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Chez les Grecs et les Romains, divinités de la nature.

La pauvre vieille ouvrière, paralysée des jambes, sur la bonne réputation d'une eau curative, s'en alla, un jour, en se traînant, aidée de sa béquille qui la soutenait, elle, infirme. La pitié émut le cœur des nymphes qui, sur les flancs de l'Etna en feu, habitent les humides demeures de l'impétueux Symèthe, leur père ; et les chaudes ondes des sources etnéennes affermirent et fortifièrent les jambes de la vieille paralytique. Elle laissa aux nymphes sa béquille ; et celles-ci consentirent à la renvoyer sans qu'elle eût besoin de cet appui, charmées de son offrande.

Imaginées comme de superbes jeunes filles, tantôt généreuses, tantôt impitoyables, les nymphes peuplent tous les milieux, sous un nom différent.

Les Océanides, filles d'Océan, sont les nymphes de la mer ; les Néréides, filles de Nérée, sont celles de la mer Méditerranée, localisées dans le bassin égéen.

Les naïades sont les nymphes des lacs, des ruisseaux, des sources et des fontaines, des cascades. Elles sont considérées tantôt comme les filles de Zeus, tantôt comme celles d'Océan, tantôt comme celles d'un dieu-fleuve en particulier. Les eaux qu'elles habitent prodiguent l'inspiration à qui vient s'y désaltérer, guérissent parfois, mais aussi rendent malades lorsqu'il est sacrilège de s'y baigner. Douées du don de prophétie, ces belles jeunes filles délicates ont elles-mêmes le pouvoir d'inspirer les poètes... et les illuminés que l'on dit alors inspirés par les nymphes. Si elles ne sont pas immortelles, les naïades peuvent vivre très longtemps. Les fleuves terrestres sont habités par les potaméides ; les fleuves infernaux par les avernales. Certaines fontaines sont renommées : Aréthuse, Castalie, Égérie. Leurs fêtes sont célébrées au mois d'octobre ; on offre du vin, des fleurs, des chevreaux. Hydriade est employé comme synonyme de naïade, chez Nonnos de Panopolis.

Les Dryades et les Hamadryades sont les nymphes des arbres ; filles de Nérée et de Doris, les Hamadryades naissent sous l'écorce ; elles vivent et meurent avec les arbres (des chênes, le plus souvent). Le bûcheron qui s'avise d'abattre l'un de leurs troncs s'expose à un dur châtiment ; en revanche elles se montrent reconnaissantes à celui qui sait s'apitoyer sur leur sort. On trouve Adryade chez Nonnos de Panopolis, comme synonyme d'Hamadryade.

Les Méliades, appelées aussi Mélies ou Méliennes, nymphes des arbres également, ne vivent que sur les frênes ; elles naissent de Gaia fécondée par le sang d'Ouranos lorsque celui-ci a le sexe tranché.

Les Napées sont les nymphes des vallées. Gracieuses, voire langoureuses, elles se plaisent près des ruisseaux, en compagnie des naïades. Elles sont liées à la fécondité.

Les Alséides peuplent les bocages.

Les Oréades habitent les montagnes, qu'elles adorent escalader. Vives, dynamiques, elles aiment chasser et ne refusent jamais une invitation d'Artémis. Les Antriades résident dans les grottes.

On trouve également, dans une version isolée, les Lampades (« lumières »), dont le culte serait à mettre en relation avec Hécate (Lune).

Si elles apparaissent dans d'innombrables légendes, les nymphes sont néanmoins considérées par les Grecs comme des divinités de second ordre, et honorées comme tel. Leur culte est localisé, régional, populaire. Chez les Romains, elles sont vénérées en même temps que Fons, divinité des eaux. Un temple leur a été consacré sur le Champ de Mars.

Dionysos lavé par les nymphes.
Dionysos lavé par les nymphes.