Moneta
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Épithète appliquée à Junon.
Moneta, d'après certains passages de Tite-Live, de Cicéron et d'Ovide, dériverait du latin monere (« conseiller », « avertir »), en raison des avis que la déesse prodigue à maintes reprises aux Romains. Ainsi, pendant la guerre contre Pyrrhus, alors que les Romains se désespèrent de manquer d'argent, Junon leur promet qu'ils finiront pas en trouver, à la condition qu'ils se comportent dignement. Lors d'un tremblement de terre, une voix jaillit du temple de Junon et recommande aux Romains qu'ils lui sacrifient une truie pleine, en signe d'expiation. La Junon de ce temple est alors appelée Moneta.
Après la prise de Véies par Camille, en 396 av. J.-C., ordre est donné aux soldats de transporter la statue de Junon Moneta à Rome. L'un d'eux, pour plaisanter, interroge la statue pour savoir si elle veut bien venir à Rome ; et elle répond qu'elle le veut bien. Ainsi, les soldats sont convaincus qu'ils transportent non une représentation de la déesse, mais la déesse elle-même.
Le temple de Junon Moneta est dédié en 344 av. J.-C. sur le Capitole, sur la maison de Marcus Manlius, par Camille ; aussitôt après il se met à pleuvoir des pierres et le jour s'obscurcit. C'est dans le temple de Junon Moneta que les Romains frappent les monnaies.
