Mania
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Divinité italique terrifiante, mère des mânes et des Lares.
Pour apaiser le courroux de Mania (« folie furieuse »), capable de pousser n'importe qui au crime le plus abject, on lui offre des sacrifices d'enfants préalablement décapités. Après l'abolition des sacrifices humains, les têtes d'enfants sont remplacées par des têtes d'ail. En effet, alors que Jupiter lui réclame, pour ses sacrifices, des « têtes » et des « vies », le roi Numa Pompilius, ou Brutus devenu consul après avoir chassé Tarquin, croit comprendre qu'il s'agit de « têtes d'ail » (ou d'oignon) et de « vies de poissons ». Une statue de Mania est suspendue au-dessus des portes d'une maison dont les habitants sont menacés d'un danger.
Festus dit que les maniae sont de petites figures de pâte, auxquelles on donne la forme de personnages ; mais on les fait difformes. Certains les appellent maniolae : les maniae dont les nourrices menacent les petits enfants sont les larves, c'est-à-dire les mânes que l'on croit être des dieux et des déesses qui, dit-on, reviennent des Enfers sur la Terre. On fait de Mania la mère ou l'aïeule des larves. Les agriculteurs également, en certaines circonstances, ont coutume de suspendre aux arbres qui bornent leur propriété, ou bien encore aux carrefours, des masques, le plus souvent pourvus de cornes ; ces maniae ou oscilla sont censés préserver les récoltes du mauvais œil.
Les Romains identifient Mania à Orcus. Maniae est également le nom porté par les Furies ou Érinyes, qui jettent dans des troubles épouvantables les individus dévoyés.
