Lion de Némée

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Félin monstrueux, fils d'Échidna.
Le lion de Némée, ou de Cléones – Cléonai étant le nom d'une forêt dans la région de Némée – est nourri par Héra, mais aussi par la Lune « dans une grotte à deux ouvertures ». La déesse le fait évoluer en Argolide, dans les collines de Némée, près du mont Trétos, où, très vite, conformément aux volontés de la déesse, il devient un fléau pour les hommes.
D'après la légende, tuer le lion de Némée est le premier des travaux que le roi Eurysthée impose à Héraclès. Héraclès raconte à Phylée, fils d'Augias, comment il est venu à bout du monstre :
Héraclès se met en route, armé de son arc de corne et de son carquois garni de bonnes flèches ; il a également sa massue qu'il s'est faite en déracinant un olivier au pied du mont Hélicon. Près de l'antre du fauve, il se cache derrière une roche, dispose une flèche sur son arc et attend que le lion se montre. Mais les heures passent sous un soleil épouvantable et le monstre ne donne aucun signe de vie.
Finalement, au crépuscule, le lion s'achemine vers son antre, la crinière hérissée, les yeux pleins de flammes et la gueule ensanglantée. Héraclès plonge plus profondément dans un buisson pour se mettre à couvert. Quand l'animal est à bonne portée, il lui décoche une flèche. Le trait rebondit sur le flanc du lion et retombe dans l'herbe. Le fauve dresse la tête, étonné comme tout animal qu'un taon aurait agacé. Ses yeux étincelants fouillent les parages ; sa gueule grande ouverte découvre ses crocs aigus. Sans perdre un instant, Héraclès tire une autre flèche, visant cette fois, le large poitrail du lion. Mais, comme précédemment, la pointe ricoche sur la peau. Le héros se dispose à tirer une troisième fois quand le lion l'aperçoit. Ses muscles se tendent, son corps tout entier se ramasse tandis que ses mâchoires menaçantes laissent passer un rugissement effrayant. En un bond vigoureux, le fauve est sur Héraclès. Celui-ci l'accueille avec sa massue ; le coup qu'il lui assène est terrible, au point que le bois casse net. Mais le lion est étourdi. Héraclès profite de l'instant : il se jette sur la bête. Il saisit sa nuque et commence à l'étrangler, en serrant fortement avec ses bras puissants ; de ses talons, il appuie sur ses pattes, les plaquant au sol, tandis que ses cuisses pressent ses flancs comme un étau. Incapable de bouger, le lion de Némée périt étouffé.
Mais comment s'emparer de cette peau si dure ? Les dieux inspirent Héraclès : il écorche le lion avec ses propres griffes. Le fils de Zeus s'enveloppe ensuite de cette dépouille, qui sera sa meilleure cuirasse au cours des aventures et des travaux qui l'attendent. Comme il s'apprête à entrer dans Mycènes pour montrer la dépouille du fauve à Eurysthée, celui-ci, trop effrayé, lui en interdit l'accès. Par son héraut Coprée (Copréus), le souverain lui transmet l'ordre de déposer l'animal devant les portes de la ville.
Après cette victoire, Héraclès institue les jeux Néméens. Le lion devient une constellation.
