Ilithyie
(Variantes : Eileithyie)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Fille de Zeus et d'Héra, déesse de l'enfantement, dite parfois mère d'Éros.
Après sa couche, Ambroisie, qui a échappé à d'amères douleurs, dépose à tes pieds glorieux, Ilithyie, les bandelettes de ses cheveux, et le voile dans lequel, après dix mois de grossesse, elle est accouchée de deux jumeaux.
Venue du pays des Hyperboréens, où on lui érige un temple, elle assiste Léto lors de l'accouchement des jumeaux Apollon et Artémis, Ilithyie apparaît également lors de la naissance d'Héraclès.
Dans l'Iliade, les « Ilithyies » désignent les filles d'Héra.
Divinité de l'époque créto-mycénienne, devenue par la suite une déesse secondaire, Ilithyie ne possède pas de mythes notables, malgré un culte assez vivace en Crète, à Délos, à Athènes, en Béotie et dans plusieurs villes du Péloponnèse. En Arcadie, elle possède un sanctuaire où, considérée comme antérieure à Cronos, elle est honorée en tant que « bonne fileuse ».
À Rome, Ilithyie est identifiée à Junon Lucina. Chargé de composer le chant officiel à l'occasion des jeux Séculaires (en mai 17 – les derniers se dérouleront en 298 apr. J.-C.), Horace célèbre la déesse afin qu'elle garantisse la prospérité de Rome.
En l'honneur de Junon Lucina
Toi qui adoucis les souffrances des accouchées arrivées à leur terme, veille sur les mères, Ilithyie, ou Lucine, si tu préfères ce nom, ou Genitalis ! Déesse, fais vivre nos descendants, favorise les senatus-consultes relatifs aux unions conjugales et la loi sur le mariage, faite pour donner à Rome de nouveaux enfants. Ainsi, après cent dix ans, le cercle se fermera et ramènera les chants et les jeux devant une foule nombreuse, pendant trois jours lumineux et autant d'agréables nuits.
Horace
