Hyperboréens

Apollon Hyperboréen.
Apollon Hyperboréen.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Peuple fabuleux.

Les Hyperboréens vivent dans les régions septentrionales, au-delà des monts Riphées (nord de l'Europe et de l'Asie) que le souffle glacé du Borée ne peut atteindre, sur le Danube ou en Scandinavie. Là, le soleil ne se couche jamais et la température se maintient à un niveau des plus agréables, en harmonie parfaite avec la douceur de leur caractère, leur sens de la justice et de l'hospitalité.

Heureux de vivre, loin des soucis causés par la maladie et la mort, par la misère et par la vieillesse, les Hyperboréens passent le plus clair de leur temps à chanter et à danser, notamment en l'honneur d'Apollon qui, une fois l'an, aux premiers frimas, mais aussi durant son exil, vient chez eux trouver un réconfort sans pareil. C'est chez eux qu'il se rend pour pleurer la mort de son fils Asclépios ; on dit alors que le succin (ambre jaune) n'est autre que les larmes d'or répandues par le dieu.

Quand leur bonheur paraît trop grand, ils ceignent leur tête de couronnes et, du haut d'un rocher, ils se précipitent dans la mer : ce sont, pour eux, les meilleures funérailles.

Les offrandes, qu'ils font parvenir jusqu'à Délos, consistent en des épis de blés avec leurs tiges. Quatre jeunes vierges, Opis et Argé dans un premier temps, Hyperoché et Laodicé dans un second temps, chargées de porter les offrandes, meurent sur l'île ; elles sont honorées par les Déliens.

C'est du pays des Hyperboréens qu'Héraclès rapporte l'olivier. Certaines versions y font vivre les Hespérides.

Le terme « Hyperboréens » finit par désigner, chez les Anciens, tout peuple résidant « plus au nord », dans ces contrées lointaines difficiles d'accès, peut-être mystérieuses, pays couvert partout de bois et d'ombres épaisses, presque inaccessible aux rayons du soleil, qui ne peuvent pénétrer dans ces forêts, si vastes et si profondes.

Le philosophe Abaris, prêtre d'Apollon, passait pour être issu du peuple des Hyperboréens.

Voir aussi : Abaris

Les Hyperboréens

Ce que l'on a raconté des Hyperboréens devrait être regardé comme une fable, un vain bruit, si ce qui nous est parvenu de ce pays avait été cru à la légère ; mais comme les auteurs les plus accrédités, les plus véridiques, s'accordent sur les mêmes choses, personne ne peut en faire l'objet d'un doute. Parlons donc des Hyperboréens. Ils habitent près du Ptérophore, que nous savons placé au-delà des contrées du Nord. C'est un peuple très heureux. Quelques-uns l'ont placé en Asie plutôt qu'en Europe, d'autres entre le soleil couchant des antipodes et notre soleil levant ; ce que l'on ne saurait admettre, vu l'immensité de la mer qui sépare ces deux parties du globe. De fait, ils sont en Europe, aux lieux où se trouvent, dit-on, les pôles du monde, où finit le cours des astres, où le jour a six mois pour une nuit de vingt-quatre heures seulement ; [...] l'air y est toujours salubre ; aucune exhalaison malsaine ne le vicie. Leurs demeures sont des forêts, des bois sacrés. Les arbres leur fournissent leur nourriture journalière. Ils ne connaissent ni discorde, ni chagrins, et sont naturellement portés au bien. Ils vont au-devant de la mort, et hâtent par un trépas volontaire leur dernière heure. Ceux qui sont las de la vie, font un festin, se parfument, et d'un certain rocher se précipitent dans la mer. Cette sépulture est, à leur avis, la plus heureuse de toutes. On dit aussi qu'ils avaient coutume d'envoyer par les jeunes filles les plus irréprochables les prémices de leurs moissons à Délos, au temple d'Apollon. Mais plus tard, étant revenues sans que les lois de l'hospitalité eussent été respectées à leur égard, ces jeunes filles se contentèrent d'exercer dans leur pays ce ministère de consécration, dont elles s'acquittaient au-dehors.

Solin

Apollon Hyperboréen.
Apollon Hyperboréen.