Hylas

Hylas entraîné par les Nymphes.
Hylas entraîné par les Nymphes.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Amant d'Héraclès.

Hylas est le fils du roi des Dryopes, Théodamas, et de la nymphe Ménodicé. Héraclès tue le souverain, défait son peuple et ravit l'enfant dont il s'est épris. Ils deviennent bientôt des amis inséparables. Héraclès lui enseigne tout ce que lui-même a appris de meilleur, dans l'espoir qu'il lui ressemblera.

Lors d'une halte sur les côtes de Mysie (ou bien encore à l'entrée du golfe de Pagase) durant l'expédition des Argonautes, Hylas s'éloigne pour chercher de l'eau. Trois nymphes, Euneika, Malis et Nychéa, frappées par sa beauté, aidées en cela par Éros et exhortées par leur compagne Déiopé, le ravissent. Le Lapithe Polyphème croit que le jeune homme a été la victime de bêtes féroces ou de brigands ; il en avertit aussitôt Héraclès lequel, fou de colère et de désespoir, part à sa recherche, poussant de terribles mugissements et appelant son amant par son nom.

Héraclès et Polyphème cherchent longtemps le garçon, mais ne le trouvent pas. Tous deux sont finalement abandonnés sur l'île, soit parce que Jason se refuse à les attendre plus longtemps, soit parce que le vent éloigne le navire des côtes. Soit parce que telle est la décision des Argonautes à la majorité. Ou bien encore seul Polyphème reste sur l'île, mais meurt avant d'avoir retrouvé l'enfant.

Nul ne sait ce qu'il est advenu d'Hylas. Héraclès menace de ravager la Mysie, si on ne lui rend pas son ami ; les Mysiens font alors le serment de le chercher sans relâche et certains, même, donnent à Héraclès, leur propre enfant en otage.

En mémoire de l'enfant, les habitants font solennellement, une fois par an, le tour du lac en répétant le nom d'Hylas.

À Sparte, un culte est rendu à Héraclès par les jeunes hommes qui, n'étant plus éphèbes, se sont pas encore considérés comme adultes. Peut-être ce culte doit-il être mis en relation avec la légende ?

Variantes

I. Hylas est le fils du roi de Trachis, Céyx. Céyx a offert l'hospitalité au héros. (L'amitié entre lui et le jeune homme s'explique mieux en ce cas.)

II. Apollonios de Rhodes met en cause la nymphe Éphydatie : saisie par le désir de l'embrasser, elle l'entraîne aux fond des eaux.

Voir aussi : Éphydatie

III. Après la disparition d'Hylas, Héraclès, s'il éprouve quelque peine, n'est pas plus affecté que ça. Et si sa mère, qui lui a confié l'enfant, demande où il est, Héraclès lui répondra : Réjouis-toi : tu m'as donné un enfant mortel ; il compte à présent parmi les divinités.

IV. « Le voilà mon tourment, le voilà cet homme qu'en dépit de toute ma haine, je ne parviens pas à abattre ! » Ainsi s'exprime Héra, fatiguée, à l'égard d'Héraclès. Aussi a-t-elle l'idée de s'en prendre au héros en atteignant son protégé Hylas. Elle se rend auprès de la nymphe Dryope et, faisant allusion au jeune Hylas, la déesse la persuade que le garçon qu'elle lui a destiné pour le mariage est enfin arrivé. Dryope fait alors surgir des bois un superbe cerf, devant un Hylas ébahi. Hylas se met à poursuivre l'animal, s'éloignant ainsi toujours plus d'Héraclès. Quand Hylas, bien épuisé, se retrouve seul, Dryope le saisit et l'attire au fond des eaux.

Disparition d'Hylas

On rapporte qu'autrefois le navire Argo sortit des chantiers de Pagase pour se diriger vers le Phase, et que, laissant derrière lui les eaux de l'Hellespont, il vint aborder au milieu des écueils de la Mysie. Dès que l'essaim des héros grecs se fut arrêté sur ces rives paisibles, ils se font à l'envi des lits d'un tendre feuillage. Cependant le jeune Hylas s'était avancé plus loin pour chercher à l'écart une source dans ces lieux arides. Les deux fils d'Aquilon, Calaïs et Zétès, l'accompagnent en volant autour de lui. Suspendus sur sa tête, ils planent, se rapprochent ou s'éloignent, et cependant lui ravissent tour à tour des baisers. Hylas se réfugie sous l'extrémité de leur aile, et cherche à s'y suspendre ; puis il se débarrasse avec une baguette de leurs jeux amoureux. Mais, hélas ! s'il met en fuite les fougueux enfants d'Orithye, c'est pour devenir bientôt la victime des Hamadryades.

Au pied du mont Arganthe étaient les sources de l'Ascanius que chérissaient les nymphes de Bithynie. On y voyait des fruits délicieux pendre sans culture à l'arbre solitaire, et le lis, tapissant au loin la prairie humide, mêler sa blanche fleur à la pourpre des pavots. Hylas oublie son devoir pour les jeux de son âge ; tantôt il cueille des fleurs d'une main légère ; tantôt il se penche imprudemment sur la source limpide et trompe encore le temps, pendant qu'il regarde sa gracieuse image. Il veut enfin remplir son urne. Appuyé sur l'épaule droite, il tend le bras et la retire pleine. Mais les Dryades, enflammées d'amour pour tant de beauté, avaient abandonné à l'envi leurs danses ordinaires. Tout à coup leur main entraîne facilement le jeune Hylas, qui cède et tombe sous l'eau avec bruit. Hercule l'appelle et entend répéter son nom ; mais c'est l'écho du rivage qui redit seul dans l'éloignement le nom du malheureux Hylas.

Properce

Hylas entraîné par les Nymphes.
Hylas entraîné par les Nymphes.