Hipparinos

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

1. Jeune homme d'une grande beauté, amant d'Antiléon.

À Héraclée, en Italie, Antiléon tombe amoureux d'un jeune homme exceptionnellement beau, nommé Hipparinos. Mais, en dépit de tous ses efforts pour le séduire, Antiléon ne parvient pas à s'attirer ses faveurs. Un jour, comme Hipparinos s'entraîne dans un gymnase, Antiléon lui déclare combien il est amoureux, combien il le désire et, pour preuve de sa sincérité, il ajoute qu'il est capable de supporter de très grandes souffrances et de réaliser tout ce qu'il voudra bien lui ordonner de faire. Alors Hipparinos, par boutade, lui commande de s'emparer de la cloche, que l'on fait sonner en cas d'attaque ennemie ; comme celle-ci est très surveillée, Hipparinos ne doute pas un instant qu'Antiléon renoncera à son projet. Mais Antiléon réussit à pénétrer dans la forteresse, à tuer le garde et ainsi à s'acquitter de sa mission. Il retourne ensuite auprès d'Hipparinos et tous deux deviennent amants. Seulement, le tyran, apercevant un jour Hipparinos, tombe également amoureux de lui et le lui fait savoir. Sachant qu'il est homme à s'emparer de ce qu'il désire par la force, Antiléon conseille à Hipparinos de ne pas le brusquer, de lui accorder ce qu'il voudra. Cependant, Antiléon, pour qui cette séparation est intolérable, tend un piège au tyran et l'assassine. Puis il se met à courir. Il se serait sauvé s'il n'était tombé au beau milieu d'un troupeau de brebis, toutes liées entre elles. Antiléon est ainsi capturé. Par la suite, une loi, établie pour honorer les deux amants, interdit de lier les brebis entre elles.

Voir aussi : Leucocamas

Variante

Antiléon est le nom du tyran, et l'action se passe à Métaponte.

2. Tyran de Syracuse, amant d'Achéos.

Hipparinos, tyran de Syracuse, brûle de désir pour un garçon vraiment très beau, du nom d'Achéos. Après l'avoir attiré par de nombreux cadeaux, Hipparinos le persuade de quitter sa maison et de venir vivre avec lui. Un peu plus tard, le tyran apprend que des ennemis s'approchent de son territoire, et qu'il lui faut de toute urgence se rendre sur les lieux. Hipparinos recommande alors à Achéos la plus grande prudence, ajoutant que si quelqu'un essaie de le violenter, il n'aura qu'à le transpercer avec une épée. Hipparinos va ensuite à la rencontre des ennemis et, il les repousse avec une si grande facilité qu'il fête sa victoire en buvant beaucoup. Soudain pris du désir de serrer entre ses bras son jeune ami, il galope à bride abattue vers Syracuse. Désireux également de lui faire une plaisanterie, il pénètre dans la chambre sans se faire voir et, avec un accent thessalien, il déclare qu'il a tué Hipparinos. Bouleversé, Achéos tire alors son épée et l'enfonce dans le corps du tyran, ne l'ayant pas reconnu dans l'obscurité. Hipparinos meurt trois jours plus tard, en pardonnant à son amant.