Epona
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Divinité protectrice des chevaux.
Avant de devenir une divinité romaine, Épona est vénérée par les Gaulois. C'est une déesse très populaire dont les représentations sont variées : cavalière assise en amazone ou à califourchon sur une jument, jument allaitant son poulain... Ses principaux attributs sont la corne d'abondance, le fouet, la cravache.
Epona, ainsi que son nom le suggère, est la protectrice des chevaux mais aussi des ânes, et des professions liées à ces animaux : charretier, etc.. Par ailleurs, sa représentation « allaitant son poulain » fera d'Epona une divinité nourricière. Les Romains adoptent rapidement cette divinité gauloise et, fait rare, voire unique, ils la placent dans leur calendrier (18 décembre).
Variante
Epona est l'enfant de Fulvius Tellus, un homme qui, haïssant les femmes, préfère s'unir avec une jument.
Invocation à Epona
Lucius, métamorphosé en âne, espère son salut de la déesse Epona.
Ainsi maltraité, force me fut de faire bande à part, et je me retirai dans un coin de l'écurie. Tandis que je réfléchissais sur l'insolence de mes deux camarades, me promettant de tirer le lendemain bonne vengeance de mon coquin de cheval, sitôt que, par la vertu des roses, je serais redevenu Lucius, j'aperçois, à moitié de la hauteur du pilier qui supportait la voûte de l'écurie, une niche qu'on y avait pratiquée, et où se trouvait l'image de la déesse Epona, parée avec des guirlandes de roses encore fraîches. En voyant le remède à mes maux, je me livre à l'espérance. Je me dresse, levant le plus haut possible mes pieds de devant, et, cou tendu, lèvres allongées, je fais tous mes efforts pour atteindre les guirlandes. Ô fatalité ! tandis que je m'évertue ainsi, le valet chargé par moi-même de panser chaque jour mon cheval s'aperçoit de ma manœuvre, et, se levant tout en colère : « C'est à n'en pas finir avec ce porte-choux, dit-il ; tout à l'heure il en voulait au manger de nos bêtes, maintenant le voilà qui s'en prend aux images des dieux ! Attends, sacrilège animal, je vais t'éreinter de la bonne manière ; au moins tu ne sortiras que boiteux de mes mains. » Tout en parlant, il cherchait de quoi accomplir sa menace ; et, trouvant un fagot laissé là par hasard, il y choisit le plus gros parement, tout garni encore de ses feuilles, et se met à en labourer ma pauvre échine. Le jeu n'eût pas cessé de sitôt ; mais il se fit soudain grand bruit dans le voisinage. Mille coups viennent tonner contre la porte de la maison ; on crie « Aux voleurs ! » de toutes parts ; mon bourreau s'effraie et s'enfuit.
Apulée
