Devin

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Interprète (mantis) des signes divins.

Tenu en haute estime, il est consulté avant les grands événements ; guerre, construction de cité... Dans la mythologie, Calchas, Polyidos, Mélampous, Amphiaraos, Mopsos, Tirésias, Hélénos, Théoclymène, Polyphidès, Halithersès, Télémos... sont des devins plus ou moins célèbres.

Pour exercer son art, le devin a plusieurs possibilités : observer le vol des oiseaux ; observer les viscères de la victime lors de son sacrifice ; observer les bouleversements terrestres ou célestes ; interpréter les songes.

Le devin se distingue du prophète, ce dernier pouvant être considéré comme le lieu de passage du message divin au mortel. Le prophète, porte-parole inspiré, n'a besoin d'aucun don particulier puisqu'il se borne à retransmettre la parole du dieu. Les prophètes exercent à Delphes et à Dodone, pour ne citer que les plus célèbres oracles. Pausanias dit clairement qu'aucun devin de rend d'oracles.

À la lecture des auteurs anciens, il n'est pas facile de faire la distinction entre devin et prophète. Chez les Scythes, quand le roi tombe malade, trois devins parmi les plus célèbres sont convoqués. Ils annoncent à leur souverain qu'un citoyen, dont il décline le nom, s'est parjuré. L'individu est amené devant le roi et, bien sûr, clame son innocence. Le roi convoque alors six autres devins et leur demande de régler la question. S'il confirment le parjure, l'inculpé est décapité. Dans le cas contraire, le roi fait appel à d'autres devins. Finalement, si la majorité garantit l'innocence de l'individu, les premiers devins sont brûlés vifs.

Les mortels ne doivent pas s'attendre à une réponse précise sur le sort qui leur est réservé, car, en ce cas, à quoi serviraient les dieux ? C'est ce que révèle Phinée aux Argonautes. Se prenant même pour l'exemple à ne pas suivre, Phinée ajoute qu'autrefois il a révélé les desseins de Zeus en détail ; mais c'était là une erreur : les hommes, insiste-t-il, n'ont droit qu'à des oracles imparfaits.