Démon
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Créature spirituelle à mi-chemin entre le mortel et le dieu.
Le démon peut avoir de mauvaises comme de bonnes intentions. Chez les Romains en particulier, le démon est l'âme d'un défunt venue tourmenter un vivant. Le daimôn des Grecs, qui est selon les uns la « voix divine », selon les autres la « voix de la conscience », a une signification beaucoup plus étendue que « notre » démon, fût-il intérieur ou non.
Comme leur cité est victime d'une terrible épidémie, les Éphésiens font appel à Apollonios de Thyane afin qu'il les en débarrasse. À son arrivée, il mène le peuple au théâtre, où s'élève la statue d'Héraclès, leur divinité. Là se tient un vieillard aveugle, mendiant vêtu de haillons, le visage couvert de poussière, un quignon de pain à la main. Apollonios ordonne aux Éphésiens de faire cercle autour de lui, de ramasser des pierres et de le lapider. Les Éphésiens se regardent, le regardent, ahuris, estimant que c'est une impiété de tuer un étranger si misérable, si pitoyable, et qui se met à supplier qu'on ne lui fasse aucun mal, avec tant de détresse dans la voix. Mais Apollonios insiste : qu'on ne laisse pas filer cet individu, et qu'on le lapide. Quelques-uns alors se décident à lui jeter des pierres. Le mendiant ouvre soudain de grands yeux pleins de feu, découvrant ainsi sa nature de démon. Et bientôt il disparaît sous une montagne de cailloux. Apollonios invite ensuite les habitants à retirer les pierres, de manière qu'on puisse voir quel genre de créature ils ont tué. Mais le vieux mendiant a disparu, et, à sa place, il y a une sorte de molosse gros comme un lion. Écrasé par les pierres, il vomit encore de l'écume, pareil un chien enragé.
