Déiphobos
(Variantes : Déiphobus, Déiphobe)
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Fils de Priam et d'Hécube, frère de Pâris, d'Hélénos et d'Hector.
Livré au supplice par la criminelle trahison d'une Lacédémonienne, je suis Déiphobus. Mon cadavre mutilé n'eut d'autre tombeau que celui que le pieux Énée, que Virgile m'ont élevé, en évoquant mes mânes.
Déiphobe apparaît principalement dans l'Iliade et dans la Fin de l'Iliade de Quintus de Smyrne. Visant Idoménée de son javelot, c'est Ascalaphos qu'il tue, le fils d'Arès, lequel, en guise de représailles, est près de saccager toute la flotte achéenne.
C'est sous l'apparence de Déiphobe que Pallas Athéna se rend auprès d'Hector et lui suggère d'affronter Achille.
Il est de ceux qui exhortent les Troyens à ne pas désespérer, affirmant qu'une mort glorieuse est préférable au spectacle de la désolation de ses propres foyers. Affrontant Néoptolème en combat singulier, il ne doit son salut qu'à l'intervention d'Apollon qui le recouvre d'un nuage épais et le transporte en sécurité à l'intérieur de la ville.
Après la mort de leur frère Pâris, malgré les mises en garde d'Hélénos qui, peut-être par jalousie, passe ensuite dans le camp achéen, Déiphobe épouse Hélène. Quand la citadelle de Troie tombe aux mains des Grecs, Ménélas s'acharne sur un Déiphobe assoupi par le sommeil et l'excès de vin, et l'estropie, lui coupant et déchirant toutes les extrémités et parties de son corps. Énée, venu aux Enfers, rencontre Déiphobe ; il a le corps lacéré, le visage mutilé, la tête entière meurtrie et une plaie affreuse à la place du nez. Déiphobe apprend à Énée qu'Hélène, sa bonne épouse, une fois les Grecs maîtres de la citadelle, éloigne toutes les armes et le livre aux mains de Ménélas ; sans doute espère-t-elle, par ce geste d'amour, effacer les traces de ses anciens forfaits.
Chez Virgile, Ménélas apparaît sous un jour peu sympathique ; chez Triphiodore, c'est Déiphobe qui passe pour un lâche ; chez Quintus de Smyrne, Déiphobe est incapable de fuir, et il accomplit quelques exploits.
Devant Ménélas qui lui demande des comptes, Hélène nie avoir choisi Déiphobe : elle a été prise par la violence.
Variantes
I. Déiphobe meurt en combattant, égorgé par Palamède.
II. Déiphobe est mortellement touché par Palamède ; avant d'expirer, il supplie Pâris de le venger.
III. Fils d'Hippolyte, Déiphobe tente de purifier Héraclès après qu'il a tué Iphitos. En vain. C'est pourquoi le héros consulte l'oracle de Delphes qui lui répond que s'il veut être guéri, il doit être vendu publiquement. Chez Apollodore, il semble que Déiphobe parvienne à purifier Héraclès ; mais ce dernier n'en demeure pas moins frappé d'une terrible maladie, et c'est pourquoi il interroge la pythie.
Voir aussi : Omphale
