Cléonicé

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Victime du roi de Sparte, Pausanias.

On raconte que Pausanias, étant à Byzance, envoie chercher, dans des vues criminelles, une jeune fille d'une famille distinguée, nommée Cléonicé ; que ses parents, cédant à la crainte que leur inspire le pouvoir de Pausanias, laissent emmener leur fille. Avant d'entrer dans la chambre du roi, elle prie qu'on éteigne la lampe. S'approchant, dans les ténèbres et en silence, du lit de Pausanias, qui est déjà endormi, elle heurte malencontreusement la lampe et la renverse. Pausanias, réveillé en sursaut par le bruit que la lampe fait en tombant, et croyant qu'un de ses ennemis vient l'assassiner, tire un poignard qu'il a sous le chevet de son lit et en frappe Cléonicé. Elle meurt de cette blessure. Dès lors, le roi n'a plus un instant de repos. L'image de Cléonicé vient, chaque nuit, se présenter à lui pendant son sommeil et lui répète d'un ton de colère ce vers : « Va, cours au châtiment que les forfaits méritent.

Un jour, poursuivi par ses ennemis, Pausanias se réfugie dans le temple d'Héraclée, où l'on évoque les âmes des morts. Là, après avoir appelé celle de Cléonicé, il la conjure d'apaiser enfin sa colère. Elle lui apparaît et lui dit que, sitôt arrivé à Sparte, il verra la fin de ses maux. En fait, elle lui annonce par ces mots énigmatiques la mort qui l'attend : Pausanias, qui s'est enfermé dans le temple d'Athéna, y est maintenu jusqu'à ce qu'il meure de faim ; pour que son cadavre ne souille pas un lieu sacré, on l'en sort peu avant qu'il n'expire.