Cabires

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Très anciennes divinités grecques d'origine orientale (probablement phrygienne).

Leurs caractéristiques demeurent mystérieuses. Les Cabires sont vénérés principalement à Samothrace, mais aussi à Lemnos, à Imbros, à Thèbes, en Phrygie et à Pergame où ils passent pour être des dieux locaux.

À Samothrace, seul le prêtre a le droit d'entrer dans leur sanctuaire ; par ailleurs, en tant que divinités d'un culte mystérieux, ils ne peuvent être nommés impunément. Hérodote affirme qu'il existe un sanctuaire des Cabires à Memphis. Il semble que les quatre (ou trois) Cabires soient les enfants d'Héphaïstos et de Cabiro (Cabeirô), ou bien de Cadmilos, fils d'Héphaïstos et de Cabiro, dont ils ont hérité, outre les déformations physiques, tout le savoir-faire en matière de feu et de métaux. Ils sont également invoqués par les agriculteurs afin que les champs donnent de bonnes récoltes et, dès le ve siècle av. J.-C., par les marins contre les naufrages. Aussi peut-on les confondre avec les Dioscures. Lorsque leur culte est introduit à Rome, les Cabires sont désignés par l'expression « grands dieux » ou « dieux tout-puissants » et semblent se confondre avec la triade Jupiter-Minerve-Mercure.

Les uns font dériver le nom de Cabires, de kaïein, « brûler » ; d'autres le tirent des cabirim, les hommes forts de la Perse qui reconnaissent un forgeron pour libérateur ; ou de l'hébreu chaberim, les « associés ». D'après Jules Michelet, cité en référence, les Cabires sont à la fois les dieux et les adorateurs ; ces derniers sont des forgerons et des mineurs, et ce sont eux qui adorent les puissances formidables qui résident dans les entrailles de la terre. Kibir, qbir désignent encore le Diable dans le dialecte maltais.