Borée
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Vent froid et violent du nord, qui souffle de Thrace.
Quand les enfants d'Éole se déchaînent sur la plaine liquide, Borée, échappé de son antre de Thrace, y établit son empire, épouvante les vagues de ses horribles sifflements, et fait taire tous les vents sur l'onde turbulente ; la mer écume, bouillonne, gronde, tandis que sa tête altière s'élève au-dessus des flots : toutes les Néréides admirent son impétueux élan.
Borée, l'« aquilon », est le fils d'Astræus et d'Éos, d'Éther chez Homère. Il a pour frères Notos et Zéphyr, et pour sœur Éosphoros (l'Étoile du matin). On le représente sous l'aspect d'un vieillard barbu et ailé. Son souffle passe pour particulièrement puissant. Amoureux d'Orithye, il supplie son père, le roi de l'Attique Érechthée, de consentir au mariage. En vain. Alors lui, le violent qui abat les chênes les plus solides, durcit les neiges et grêle la terre, enlève donc Orithye, qui se promène sur les rives de l'Ilissos, et l'épouse de force. Il a deux fils, Zétès et Calaïs, deux jumeaux qui héritent les ailes de leur père, et deux filles Cléopâtra et Chioné : les « Boréades ».
Pendant les guerres médiques, les Grecs l'appellent à l'aide, après avoir consulté l'oracle ; le dieu leur a répondu d'invoquer l'aide de leur « gendre » ; Orithye n'est-elle pas une Athénienne ? Ils sacrifient donc à Borée. Le Vent détruit la flotte des Perses, au large de l'Artémision, en soufflant à la fois avec violence et de façon continue.
On raconte également que Borée, séduit par les juments d'Érichthonios, se change en étalon. Douze poulains naissent, extrêmement rapides, et si légers qu'à leur passage les épis de blé ne se courbent pas. Parce qu'il est l'époux d'Orithye, Borée est particulièrement estimé à Athènes où l'on célèbre des fêtes en son honneur, dont l'origine est la victoire sur Xerxès.
Voir aussi : Vents
Un jour, Borée et le Soleil entrent en compétition, car ils voudraient bien savoir qui des deux est le plus fort. Ayant aperçu un promeneur, ils décident que sera proclamé vainqueur celui qui réussira à lui ôter sa tunique. Borée commence. Il se met à souffler avec violence ; le promeneur se serre dans son vêtement. Alors Borée envoie des vents plus violents encore. L'homme, frigorifié, ajoute un manteau à sa tunique. Épuisé, Borée renonce à l'épreuve. Le Soleil commence par briller modérément, mais juste assez pour que le promeneur enlève le vêtement supplémentaire. Après quoi, le Soleil envoie des bouffées d'air chaud, toujours plus chaud au point que l'homme, ne pouvant résister à tant de chaleur, finit par se déshabiller complètement. La morale de cette fable ? Douceur et persuasion valent mieux que violence (« Plus fait douceur que violence »).
