Aristéas

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Poète et magicien.

Poète épique du Proconnèse, en Propontide, Aristéas vit probablement au vie siècle av. J.-C. Il est considéré par Strabon comme le plus grand charlatan de tous les temps. Ce que l'on sait de lui relève de la légende la plus pure. Aristéas est un magicien qui a le pouvoir de transporter son âme là où il le désire. Sept années durant, il accompagne Apollon, chez les Hyperboréens ; il se rend ensuite chez les Issédones (au nord de la Scythie), puis chez les Arismaspes. Il introduit le culte d'Apollon à Métaponte. Une statue lui est érigée. Il serait l'auteur d'une épopée en trois livres, les Arismaspes, qui relate l'invasion de l'Asie par les Cimmériens.

Un jour, Aristéas entre dans la boutique d'un foulon et y meurt. Le marchand s'en va alors prévenir ses parents, et bientôt toute la ville est mise au courant. Mais un étranger dément aussitôt la nouvelle : il vient de croiser Aristéas en route pour Cyzique d'où lui-même est originaire. Vite on se presse vers la boutique du foulon, et l'on ne trouve point de cadavre. Et l'affaire en reste là. Six ans plus tard, Aristéas reparaît à Proconnèse, écrit son ouvrage, puis disparaît à nouveau. Et quelque deux cent cinquante ans plus tard, voilà qu'il surgit à nouveau, à Métaponte. Il ordonne aux habitants d'élever un autel en l'honneur d'Apollon, d'y placer une statue et de lui donner son nom : Aristéas de Proconnèse. Consulté au plus tôt, l'oracle de Delphes enjoint aux Métapontins d'obéir, ajoutant énigmatiquement que c'est dans leur intérêt.