Arachné

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Championne du tissage.

Arachné est une jeune fille de Lydie dont le père, Idmon de Colophon, est un célèbre teinturier de pourpre. En raison de sa très grande dextérité dans l'art du tissage, le bruit court qu'elle a été l'élève de Pallas Athéna. Offensée de devoir son talent à une autre qu'elle-même, fût-ce une divinité, la jeune fille se met dans l'idée de défier la déesse. Celle-ci, sous l'aspect d'une vieille femme, tente de raisonner Arachné ; elle lui suggère de demander pardon à Pallas Athéna pour sa présomption. En vain. La compétition a donc lieu.

Arachné tisse une toile où sont représentés les amours coupables des dieux, alors que la déesse évoque ces mêmes dieux dans des attitudes plus solennelles. L'ouvrage d'Arachné a atteint une telle perfection que la déesse n'y peut déceler aucun défaut. Cependant, refusant de s'avouer vaincue, Athéna lacère la toile et frappe sa rivale à plusieurs reprises. Outragée, Arachné s'attache un lacet autour de la gorge et se pend. Pourtant Athéna finit par prendre en pitié la jeune femme, et veut alléger le poids de sa vengeance. Malgré tout, Arachné, pour son impudence, changée en araignée, est condamnée à rester pendue éternellement.

Ce mythe suppose que l'homme a appris l'art du tissage en observant la nature. Néanmoins, en Grèce où il est abondamment diffusé, on pense que cet art a une origine orientale. Pour certains mythographes, cette légende serait la trace d'un conflit d'intérêts entre tisserands grecs et lydiens.

D'un point de vue mythologique, on peut avancer qu'Athéna n'apprécie guère qu'on empiète sur ses plates-bandes. Car Aphrodite elle-même, un jour, est piquée du désir de s'essayer au tissage. Heureusement pour elle, sans doute, son ouvrage est d'une remarquable maladresse. Athéna, malgré son envie d'en rire, en réfère à Zeus. Le maître remet de l'ordre dans les fonctions de ses divinités, d'autant que sur Terre, pendant qu'Aphrodite se prend pour Athéna, on ne s'aime plus...

Voir aussi : Paphos