Arès

Arès tient d'une main la Victoire, de l'autre l'olivier, symbole de la paix que procure la victoire.
Arès tient d'une main la Victoire, de l'autre l'olivier, symbole de la paix que procure la victoire.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Fils de Zeus et d'Héra, et l'un des douze grands dieux de l'Olympe.

À l'origine, Arès incarne la Tempête venue de Thrace. C'est Priape qui lui enseigne l'art de la danse et ceux de la guerre. Armé d'une épée, protégé par une cuirasse de bronze, il est la divinité du sang, de tous les carnages, de tous les combats et de toutes les agressivités. Il est secondé par Éris (« la Discorde »), par Ényo (« Celle qui détruit les villes »), par Déimos (« la Terreur ») et par Phobos (« la Peur »). Son caractère brutal, son amour irraisonné de la violence ne le rendent sympathique ni aux mortels ni aux dieux. Zeus ne lui confie-t-il pas crûment ses sentiments ? Qu'il le hait le plus entre tous les Olympiens, précisément parce qu'il n'aime que la discorde et le combat.

Ce n'est certes pas un hasard si, parfois, ses pouvoirs divins ne lui sont d'aucune utilité pour se sortir de certaines situations. Ainsi, pendant la guerre de Troie où il exhorte les Troyens à ne pas reculer devant l'ennemi, Diomède, aidé par Athéna, réussit-il à le blesser ; les cris que le dieu pousse en s'enfuyant terrorisent dix mille guerriers. Toujours durant la même période, son duel contre Athéna tourne à l'avantage de la déesse qui ne se gêne pas pour s'esclaffer haut et fort.

Les Géants Otos et Éphialtès parviennent à le tenir prisonnier treize mois durant à l'intérieur d'un vase d'airain ; il recouvre la liberté grâce à Hermès. Arès n'a pas plus de chance dans son combat avec Héraclès (qui vient de lui tuer son fils Cygnos) : blessé à la jambe, le dieu doit vite regagner l'Olympe.

Les dieux eux-mêmes n'hésitent pas à le tourner en dérision. Héphaïstos, prévenu par Hélios (dieu qui voit tout avant les autres, œil du monde) que sa femme Aphrodite a pris Arès pour amant, tend un piège aux amoureux. Le divin forgeron tisse un filet aux mailles indestructibles, et si fines qu'elles demeurent invisibles. Le piège fonctionne à merveille, et voilà bientôt Arès et Aphrodite prisonniers de leur union amoureuse et du filet. Tous les dieux sont conviés au spectacle. C'est l'un des faits que conte l'aède Démodocos, en présence d'Ulysse, alors que celui-ci est l'hôte du roi Alcinoos.

Arès est également jugé par ses pairs pour avoir tué Halirrhotios qui tentait de violer Alcippé. Poséidon, le père de la victime, défère Arès en jugement ; celui-ci a lieu sur l'une des collines d'Athènes. Arès est néanmoins absous.

Voir aussi : Aréopage

Les amours

Les enfants d'Arès sont nombreux car, s'il est violent et sanguinaire, il n'en est pas moins beau, athlétique et viril. De ses amours avec Aphrodite naissent Harmonie, Déimos et Phobos, Éros et Antéros ; parmi ses autres enfants, on peut citer le voleur Cygnos, Diomède de Thrace, les Amazones (Penthésilée), Ascalaphos, Phlégyas, Térée, Œnomaos.

Culte et attributs

En Grèce, les temples consacrés à Arès sont peu nombreux et son culte, du reste, a une diffusion relativement restreinte. À Trézène, il est honoré conjointement à ses filles, les Amazones ; à Argos et à Tégée, il est le « père » des femmes. Cependant, les Grecs, qui apprécient l'intelligence raisonnée et la mesure en toutes choses, ont de la peine à se reconnaître en ce dieu. Comble de l'ironie : un poète, le louant, l'appelle « protecteur des cités », et le prie de lui épargner le meurtre et la guerre !

Cependant, les Scythes, qui n'élèvent à leurs dieux ni autels si statues, ont fait une exception pour Arès : ils forment des tas de fagots et, sur chacun d'eux, ils plantent un glaive qui représente la divinité ; tous les deux ans, des têtes de bétail et des chevaux sont offerts en sacrifice. Quand les Scythes font des prisonniers, il en immolent un sur cent : la victime est égorgée et découpée, ses membres jetés en l'air puis laissés là où ils sont retombés.

Solin rapporte également que les Neures, un peuple de Scythie, adorent Arès ; les épées sont l'objet de leur culte. Régulièrement, ils se changent en loups, puis retrouvent leur forme première. Ils immolent des êtres humains dont les os servent à alimenter le feu de leurs foyers.

Parmi les attributs d'Arès figurent, puisqu'il est essentiellement une divinité guerrière, le casque, le bouclier, l'épée.

Mars, son équivalent latin, est quant à lui grandement estimé par les Romains ; en importance, il vient juste après Jupiter.

Voir aussi : Mars

Variante : La naissance d'Arès

Junon (Héra), jalouse en quelque sorte que Jupiter (Zeus) ait enfanté seul Minerve (Athéna), se débrouille, grâce aux pouvoirs magiques d'une fleur, pour donner naissance, seule, à Mars (Arès).

À Arès

Arès au casque d'or, puissant conducteur de chars, intrépide sauveur de cités, armé du bouclier, revêtu d'airain, bras robuste et infatigable armé de la lance, rempart de l'Olympe, père de la glorieuse Victoire, soutien de la Justice, dominateur des ennemis, guide des hommes justes, maître du courage, toi qui fais rouler ton disque de feu parmi les astres des Sept Voies, où tes coursiers flamboyants te mènent le long de la troisième orbite : entends ma prière, toi, protecteur des mortels, dispensateur de la vigueur juvénile, verse d'en haut, sur ma vie, ta douce lumière et ta force guerrière, que je puisse ainsi secouer de ma tête l'odieuse lâcheté et réduire en moi les passions qui trompent l'âme et freiner l'intense instinct de la colère qui me pousse à entrer dans la mêlée glaciale. Accorde-moi, dieu heureux, le courage de respecter les lois de la paix, en échappant au combat de l'ennemi et à la mort cruelle.

Hymnes homériques

Arès tient d'une main la Victoire, de l'autre l'olivier, symbole de la paix que procure la victoire.
Arès tient d'une main la Victoire, de l'autre l'olivier, symbole de la paix que procure la victoire.