Anchise

Anchise et Aphrodite.
Anchise et Aphrodite.

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Père d'Énée.

Fils de Capys et de Thémisté, ou de Capys et de la nymphe Hiéromnémé, Anchise est roi de Dardanos sur le mont Ida, et il appartient à la famille de Priam. Un jour, il reçoit la visite d'une femme, si belle qu'il la prend pour une déesse, et dont il tombe amoureux. Et puisqu'elle prétend n'être qu'une mortelle, Anchise la désire pour épouse. L'étrangère lui offre ses faveurs, puis elle lui avoue être Aphrodite. Un fils naît de cette union, Énée, l'ancêtre des Julii, dont César en personne se targuera d'être le descendant.

Toutefois, lors d'une ivresse, Anchise ne peut tenir secrètes les relations qu'il a eues avec la déesse, ainsi qu'elle le lui a demandé. Zeus, pourtant à l'origine de cette union, est très en colère contre Anchise ; il décoche sur le bavard indiscret un trait de foudre. Selon les uns, la foudre ne provoque qu'une blessure superficielle ; selon d'autres, elle le rend aveugle ou borgne, selon d'autres encore, elle fait d'Anchise un boiteux. Il semble toutefois que le coup porté par Zeus ait été atténué par l'intervention d'Aphrodite elle-même.

Lors de l'incendie de Troie par les Grecs, Anchise est un vieil homme qui ne peut ni ne veut quitter la citadelle. Énée le porte alors sur ses épaules, le sauvant ainsi des flammes. Anchise meurt en Sicile, non loin de la ville de Drépano. Énée et son hôte Aceste lui élèvent un tombeau sur le mont Éryx. Énée est ainsi l'initiateur des cérémonies funèbres, renouvelées chaque année.

Voyant son fils découragé après l'incendie d'une partie de sa flotte, le fantôme d'Anchise apparaît à Énée : il lui suggère de mener en Italie des hommes d'élite uniquement ; il lui conseille également de venir le retrouver aux demeures infernales.

Variante

Comme il se rend en Sicile, Énée aborde en Laconie. Il y fonde deux villes, Aphrodisias et Étis. C'est dans cette région qu'Anchise meurt ; il est enseveli près d'une montagne qui prend son nom, Anchisia.

Évandre accueille Énée, fils d'Anchise

Quel bonheur j'éprouve à te reconnaître et à t'accueillir, ô le plus brave des Teucères ! En toi je retrouve la voix et le visage du grand Anchise. Car il me souvient d'un jour où Priam, fils de Laomédon, se rendant à Salamine visiter le royaume de sa sœur Hésioné, poursuivit sa route jusqu'au pays glacé de l'Arcadie. La prime jeunesse, alors, revêtait mes joues de sa fleur, et j'admirais les chefs teucères, j'admirais le fils de Laomédon lui-même. Mais en beauté, en majesté, Anchise les surpassait tous. En mon ardeur juvénile, le désir me brûlait de lui parler et de presser sa main dans les miennes.

Virgile

Anchise et Aphrodite.
Anchise et Aphrodite.