Amphictyon
Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».
Fondateur d'une ligue religieuse.
Fils de Gaia, ou de Deucalion et de Pyrrha, et frère d'Hellen, Amphictyon épouse la fille du roi Cranaos, Atthis. Il chasse son beau-père du pouvoir et s'installe sur le trône d'Athènes, qu'il consacre à Athéna. Il est ensuite à son tour évincé par Érichthonios. Amphictyon passe pour le fondateur d'une ligue politico-religieuse (la Ligue amphictyonique), qui rassemble les habitants des Thermopyles, et dont la fonction est de maintenir vivace le culte des divinités. La plus célèbre, celle de Delphes, s'occupe des rites liés au culte d'Apollon. Amphictyon a son sanctuaire dans le bourg d'Anthéla, sur l'Asopos.
Amphictyon a eu un fils, Physcos, père de Locros qui a donné son nom à la Locride ; et Itonos, dont la fille, Chromia, épouse Endymion.
Décret des amphictyons en faveur des artistes dionysiaques
Étant archonte à Delphes Aristion, fils d'Anaxandridas, au mois Bucatios (août-septembre), pendant les fêtes pythiques : Décret des amphictyons réunis en assemblée complète, étant hiéromnémons : de chez les Thessaliens... fils de Cléippe, d'Atrax, Pollichos, fils de Phrynos ; de chez les Achéens Phthiotes, Mnasarchos, fils de Léon, et Aristomachos, fils de Politas, de Mélitaea ; de chez les [Œtéens]... fils de Xénolas, d'Échinae ; de chez les Dolopes, Cléonymos d'Angéia ; de chez les Delphiens... fils d'Habromachos, petit-fils de Mantias ; de chez les [Phocéens] : et Phayllos, tous deux fils d'Épinicos et natifs de Bilaea ; de chez les [Béotiens], Pausanias, fils d'Opheltas, Thébain, et Démocritos, fils de... ; de chez les Magnètes, Théodotos, fils de Diogénès, et..., tous deux natifs de Démétrias ; de chez les Énianes, Mos [chus ou Moschion].
Ici la lacune est d'environ cinq lignes, qui devaient contenir les noms de quatre peuples : les Athéniens, les Maliens et les deux tribus locriennes, avec les noms de leurs quatre hiéromnémons respectifs.
De chez les Doriens de la Métropole, Téléas [?], fils d'Alexandros ; de chez les Perrhèbes, Charidamos, fils de Philocrate, de Gonnes ; de chez les Doriens du Péloponnèse, Diœtas, fils de Nic..., de Sicyone ; de chez les Eubéens, Antiléon, fils de Polianthos, de Chalcis.
Considérant que les artistes dionysiaques d'Athènes nous ont envoyé un décret et des ambassadeurs : Dionysos, fils de Nymphion, sous-instructeur tragique ; Thymotélès, fils de Philoclès, poète tragique ; Helpinicos, fils d'Épicratès, sous-instructeur tragique ; Philion, fils de Philomélos, sous-instructeur tragique ; Ariston, fils de Zénon, sous-instructeur tragique ; pour renouveler la sûreté conférée autrefois par le décret des amphictyons aux artistes d'Athènes [considérant] qu'ils demandent aux amphictyons de vouloir bien, se conformant aux traditions de leurs ancêtres, conserver aux artistes les faveurs jadis obtenues : les amphictyons, pour se montrer fermes à suivre les anciennes résolutions, ont résolu d'accorder aux artistes d'Athènes l'inviolabilité et la sûreté pour toujours, comme ils en jouissaient dès le principe ; résolu qu'ils seront exempts de toute charge ; qu'il ne sera permis à personne de mettre la main sur l'artiste faisant partie de la corporation qui est à Athènes, ni en temps de guerre, ni en temps de paix ; ni de le dépouiller, ni de lui faire violence ; mais qu'ils seront sacrés, exempts de charges et de tout service onéreux, à moins qu'on n'ait à mettre la main sur quelqu'un d'eux pour dette particulière. Que si quelqu'un enfreint ces prescriptions, il sera responsable devant le conseil des amphictyons, lui et la ville où le dommage aura eu lieu, afin que les artistes d'Athènes jouissent de la pleine inviolabilité et sûreté, et que les amphictyons se montrent fidèles aux traditions de leurs ancêtres. Que le décret soit officiellement inscrit à Delphes, et que pareillement un exemplaire en soit adressé au peuple athénien, de façon que les faveurs accordées sortissent leur plein effet pour les artistes d'Athènes. Le tout est assuré aux artistes d'Athènes sous la réserve de ce qui pourrait contrarier les Romains .
Émile Egger
