Aiôn

Cet article est extrait de l'ouvrage Larousse « Dictionnaire de mythologie grecque et romaine ».

Fils de Coré, ou bien né de lui-même et forgeron du char de Zeus, selon Quintus de Smyrne.
Divinité primordiale, figure abstraite, il « représente » le principe même de la vie (aiôn signifie « durée de la vie », puis, par extension, « destinée », mais aussi « éternité », « éon »), qui agit à l'aide de flèches et indépendamment de Zeus auquel il n'a pas à obéir ; ces flèches favorisent les amours du Cronide avec ses maîtresses dont les enfants seront causes de grands événements (Alcmène, mère d'Héraclès, Europe dont la disparition entraîne les actions de Cadmos, etc.). Vieux ou jeune, aux formes changeantes il est à l'origine de la naissance du second Dionysos, Dionysos éternel, dont le vin consolera les hommes de leur misère. Aiôn rappelle à Zeus combien la vie des mortels est triste, grosse de souffrances, malgré l'amour (physique) – bien maigre soulagement ! Ainsi, Zeus s'unira à Sémélé pour le bien de l'humanité, car c'est de leur union que naît Dionysos.

